1. La fuite


    Datte: 27/01/2018, Catégories: ff, soubrette, historique, historiqu, Auteur: Courtisanne, Source: Revebebe

    ... donne des ordres :
    
    — Gersande, fais chauffer du vin épicé ! Mahaut, prépare un bain parfumé ! Colin, cours aux nouvelles chez le seigneur de Séverac ! Donnez à manger et à boire aux chevaux et à cet homme ! Et toi, envoie des messagers au Seigneur des Baux et à Bertrand le Valeureux !
    
    Puis les belles Dames, soutenant la petite servante, fourbue et couverte de poussière, se dirigent vers le logis. Dame Alix veut s’occuper elle-même de sa servante, et elle renvoie celles du château.
    
    Elle lui ôte sa chainse sale et déchirée, puis l’aide à enjamber la cuve de bois. Asceline ferme les yeux, et savoure les sensations que lui procurent la chaleur de l’eau… et les mains nues de sa maîtresse, parcourant sa peau endolorie.
    
    Tout en lui prodiguant ses caresses, cette dernière se souvient du jour de leur rencontre : sa mère la lui avait offerte pour ses quinze ans. Entre ses doigts, à force de cajoleries et de punitions, la fillette maigrelette et sauvage était devenue une jolie jeune femme, docile et de bonne compagnie…
    
    Elle lui savonne les cheveux et le corps avec un mélange de cendre et de suif, s’attardant sur les seins, titillant les mamelons, les faisant rouler entre ses doigts, les pinçant légèrement afin d’éveiller le désir chez sa servante : il faut absolument que cette dernière oublie le viol, pour être à nouveau disponible pour sa maîtresse.
    
    Ses mains expertes descendent maintenant sur le ventre, qu’elles massent, puis sur le pubis. Écartant les lèvres ...
    ... tuméfiées, les longs doigts blancs de la châtelaine s’insinuent dans le vagin de la jeune femme, lui arrachant quelques gémissements lorsqu’ils ressortent pour s’activer sur son clitoris…
    
    Après avoir délicatement séché le corps encore tremblant du plaisir reçu, Dame Alix lui applique un onguent à base de soucis et de tamier, afin d’apaiser ses douleurs, car elle est couverte de griffures et de contusions. Enfin, elle la parfume et lui fait revêtir un bliaud propre et doux.
    
    Lorsqu’elles entrent dans la salle commune, Dame Clémence fait servir un vin chaud et fort épicé à ses hôtes. Dans le gobelet d’Asceline, elle a fait ajouter de l’hysope et de l’armoise, qu’elle connaît pour être des plantes abortives.
    
    Colin est revenu de Séverac avec de sombres nouvelles : les flammes ont ravagé toute une aile de l’imposante bâtisse et la suie qui recouvre tout est plus noire que l’enfer.
    
    Les serviteurs libres du château, qui ont pu échapper à l’attaque, sont allés chercher travail ailleurs et les serfs, ne pouvant quitter la terre à laquelle ils sont attachés, ont été livrés pendant plus d’un mois aux attaques incessantes des hommes d’Eustathe qui violaient vieilles femmes et jeunes filles et raflaient bêtes et nourriture.
    
    Si Colin, à force d’obstination, a été reçu par le représentant du Comte de Toulouse, dont Tancrède de Séverac est le vassal, il n’a pas obtenu protection des personnes et des biens : il manque nombre de chevaliers, partis en croisade.
    
    À Guénan, la vie ...