1. Manon et Fred cueillent des cerises


    Datte: 25/06/2018, Catégories: jeunes, freresoeur, vacances, jardin, magasin, noculotte, odeurs, Auteur: Benoberna, Source: Revebebe

    Longtemps, nous avons partagé le même lit. Enfants, nos parents nous couchaient dans des lits séparés, mais devenus un peu plus grands ils ont bien été contraints d’accepter que nous dormions ensemble, car le matin ils nous trouvaient dans le même lit. Les jumeaux que nous étions ne pouvaient accepter d’être séparés.
    
    Nous allions à la même école, fréquentions la même classe, avec donc les mêmes horaires. La fac ne nous sépara pas non plus, car nous avions décidé de faire les mêmes études. Nous ne nous quittions jamais et c’était très bien ainsi.
    
    Nos parents, commerçants débordés, rentraient tard le soir, partaient tôt le matin, nous laissant, jeunes, livrés à nous-mêmes. Nous n’avions pas de copains, car notre complicité ne leur laissait aucune place. Nous n’étions bien qu’ensemble. Les neuf mois passés, collés l’un à l’autre, dans le ventre de maman nous avait totalement soudés. Nous ne pouvions rien faire l’un sans l’autre.
    
    Nous savions tout de l’autre ; je connaissais même la date de ses règles.
    
    Lorsque nous nous couchions, nous bavardions jusqu’à tard dans la nuit au désespoir de nos parents :
    
    — Mais qu’avez-vous encore à vous dire à cette heure-ci ?
    
    Nous parlions, lumière éteinte, ma tête posée sur la poitrine osseuse d’une Manon, enfant un peu maigre, mais que les années et une puberté précoce, rendirent beaucoup plus confortable. Ou bien Manon s’asseyait entre mes jambes, moi-même assis adossé à la tête de lit, se laissant aller son dos contre mon ...
    ... torse, sa tête sur mon épaule, restant ainsi jusqu’à ce que le sommeil nous emporte.
    
    — Vous êtes maintenant trop grands pour dormir ensemble, répétaient sans cesse nos parents.
    
    Mais nous avons résisté longtemps, trouvant tous les prétextes à reporter cette séparation.
    
    Un jour pourtant un deuxième lit fut installé.
    
    Nous avions accepté de ne pas dormir dans le même lit, même si nous ne comprenions pas trop pourquoi, mais nous avions catégoriquement refusé de faire chambre à part. Nous pouvions ainsi continuer à nous parler comme nous en avions l’habitude.
    
    Nous vivions près d’une grande ville, mais déjà à la campagne et, lorsqu’un orage menaçait, que le tonnerre grondait, Manon effrayée me rejoignait, se blottissant dans mes bras et nous finissions la nuit ensemble sans que maman ne trouve à redire.
    
    Nous avions un grand terrain qu’un jardinier entretenait et quelques arbres fruitiers nous régalaient. Cette année, un vieux cerisier était couvert de fruits. L’échelle dressée contre son tronc nous attendait. Manon fut la première à grimper, me demandant de lui tenir l’échelle.
    
    Je suivis du regard son ascension, tenant le panier, mais je fus rapidement troublé par cette situation, ma sœur en mini-jupe, grimpant de branche en branche, effectuant un grand écart, calant son dos contre une grosse branche. Et j’étais dessous, les yeux captés par le fil de son string ne cachant plus rien du fait de la position.
    
    — Monte avec le panier, me dit-elle.
    
    Ce que je fis, ...
«1234...»