Retour de Catherine de Révilly et de ses compagnes - Histoires de Sexe

Retour de Catherine de Révilly et de ses compagnes

... sort discrètement du camp du camp. Il faut qu’elle mette le plus distance possible avant le lever du jour.

Le lendemain en fin de matinée le capitaine en lisant reste un moment stupéfait. Puis il replie le papier et se précipite voir le colonel et le maréchal de camp qui déjeunent avec d’autres officiers supérieurs. Il demande audience, ce qui lui est accordé.

— Messieurs mes respects. Monsieur le Maréchal avez-vous fait partir la demande de brevet de lieutenant du jeune Lapierrejacquelein.
— Pas encore Monsieur. Pourquoi cette question ?
— Parce que ce n’est pas son vrai nom.
— Que dites-vous ? Comment est-ce possible ?
— La personne est de sa famille. Elle m’a écrit la lettre que voici qui révèle la chose.

Le capitaine tend la missive. Le Maréchal la lit et s’exclame : « Morbleu » et la tend au colonel qui s’écrie :

— Dieu merci, la supercherie est révélée suffisamment tôt pour éviter que nous soyons la risée de l’armée.

Se tournant vers les autres officiers il explique :

— Rendez-vous compte, ce garçon est en réalité une fille.

Monsieur de Ferrand-Tonnerre prend son courage à deux mains et lâche :

— Monsieur le Maréchal, je voudrais vous demander une faveur.
— Laquelle Monsieur ?
— De faire la demande au vrai nom de la personne.

Le colonel :

— Vous déraisonnez.

Le capitaine :

— Je ne peux me renier. J’avais dit que cette personne méritait une distinction pour son esprit d’initiative et sa bravoure. Les buts même qui l’ont ...

... motivée sont honorables. Je ne me déjugerai pas.

Le colonel :

— C’est une femme. Imaginez-vous une femme officier ? Elle ne pourrait exercer.

Le capitaine :

— Même si elle ne l’exerce pas, elle le mérite. De plus vous oubliez qu’un roi de Canfre a naguère confié un commandement d’armée à une jeune fille qui n’avait pas vingt ans.

Il s’ensuit un brouhaha de discussions passionnées. Voyant que rien de constructif n’en sortirait, le Maréchal impose silence. Il se tourne vers le capitaine :

— Monsieur, votre demande est particulière. Jamais une telle requête n’a été présentée. Cependant je la transmettrai, car même si cela ne doit être qu’honorifique, Mademoiselle de Révilly le mérite. J’aimerais que tous mes officiers aient son sens de l’observation, son esprit d’à-propos, ses capacités à entraîner les hommes, sans parler de sa bravoure. J’espère que sa promotion ne sera pas à titre posthume, car elle va au-devant de grands dangers en allant se jeter au cœur de l’armée glaisane.

Comme il l’avait dit, le Maréchal envoya la demande au secrétaire d’État à la guerre, ainsi qu’une missive au Dauphin Louis pour l’avertir que la trace de sa protégée avait été retrouvée, mais qu’elle n’avait pu être retenue et avait poursuivi son chemin vers les armées ennemies.

D’être en selle a des effets que Catherine n’avait pas prévus. L’étui se trouve plus profondément enfoncé et les pulsations s’intensifient, rythmées par l’allure du cheval. Sa fébrilité va croissante, faisant ...