1. Parfum d'inceste


    Datte: 22/06/2018, Catégories: fplusag, nopéné, Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe

    ... n’est pas rare, c’est arrivé au Kansas aux USA : six morts et aussi à Blaye en France en 1987 : onze morts. Mes interlocuteurs insistent sur ce cas à dessein car ils me savent français. J’imagine d’ailleurs que je dois à ma nationalité l’étrange considération dont on m’entoure. Puis, je prends progressivement conscience qu’on me traite en héros. En réaction, je ressens l’impression grandissante d’être un imposteur. Je proteste et tente de les détromper. En vain ! Toutes ces émotions, la fatigue, la langue… je laisse tomber. À-Dieu-vat !
    
    De ce jour, j’entre dans un nouvel univers, on parle de me décorer. Des journalistes font des articles avec ma photo. Il me faut poser avec la mémé. Celle-ci est à l’hôpital, pas trop d’aplomb mais son état n’inspire plus d’inquiétudes. Son fils est avec elle, il n’en finit pas de courber l’échine. Il m’encense et ne sait pas quoi faire pour me plaire. Épuisant…
    
    Dans la foulée, mon père invite Charlène à dîner. C’est ma prof de physique, au cas où vous ne l’auriez pas reconnue ; c’est pour la remercier d’avoir pris soin de moi après mon exploit pendant que j’étais en observation dans le centre hospitalier. Son chinois de mari est naturellement convié avec elle. Ma belle-mère a mis les petits plats dans les grands, on parle de choses et d’autres, de moi aussi…
    
    La rapidité avec laquelle on en vient à prendre des arrangements, tient du miracle, toujours est-il qu’avant la fin de la soirée, il est décidé que je logerai dorénavant ...
    ... quatre nuits par semaine chez Charlène et son mari. La raison ? Ma logeuse réside à cinq minutes à pied du lycée tandis qu’il me faut une heure en voiture depuis chez mon père. Accessoirement, on dégage du temps pour les cours de soutien dont j’ai besoin.
    
    Avec une autre femme, j’aurais sans doute rué dans les brancards, pour elle je me fais conciliant. Pourquoi pas ? J’imagine, j’échafaude, je manigance… Tout au moins avant que le mari chinois, au demeurant sympathique et parfaitementfluent in French,ne révèle qu’autrefois ils ont perdu un fils pour cause de méningite, séquelle fatale d’une poliomyélite aiguë. Il aurait mon âge s’il avait vécu…
    
    La douche ! Adieu veaux, vaches, cochons, couvées…
    
    ooo000ooo
    
    Une douche ? Chez ma logeuse j’en ai une pour moi tout seul dans un petit cabinet de toilette accessoire, attenant à ma piaule, ce qui me garantit une relative indépendance. J’aime bien, je peux me taper une queue sans craindre d’être surpris. Mais étrangement, mes besoins en la matière ont tendance à décliner. Non pas que je ne sois pas à l’aise, au contraire, Charlène et son mari sont supers, ils ne savent pas quoi inventer pour m’être agréable. Et ce n’est pas non plus que je sois malade, pas du tout je vous rassure.
    
    Au vrai, le démon de la chair me tourmente toujours mais ce n’est plus comme avant, l’évocation des appas de Charlène ne me stimule plus du tout et au final si ce n’est pas la panne, c’est en tout cas beaucoup plus long pour faire éclore et traire ...
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