1. Hallucination - Billevesée et Gaudriole !


    Datte: 21/06/2018, Catégories: fh, fffh, jardin, Voyeur / Exhib / Nudisme historique, Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe

    ... trois figures d’une nouvelle Ève rejetant l’antique malédiction.
    
    — Vous, Elfriede, vous vous maintenez légèrement en avant de Käthe et au bout d’un bras à peine replié, vous tenez une pomme entamée en exprimant les délectations qu’elle vous a procurées. Vous, Käthe, décalée sur sa gauche, vous vous impatientez d’y mordre à votre tour et déployez votre bras vers ce fruit de vos convoitises. Vous n’êtes en rien victime d’un funeste sortilège, mais assumez un choix et vous dressez sur la pointe des pieds pour prendre un allégorique essor. Quant à vous Lutgard, juste d’un pas en retrait de Käthe, vous méditez les bonheurs d’une faim assouvie et attestez de la plénitude qu’offre une sensualité apaisée. Vous portez une main à l’épaule de votre petite-fille, non pour la retenir, mais pour l’encourager et la lancer en avant tandis que vous tenez trois roses cramoisies superbement épanouies dans l’autre. Käthe perd sa seconde main dans ses longues mèches blondes défaites tandis que vous et Elfriede conserverez vos résilles à cheveux que vous ornerez de perles.
    — Je vois là beaucoup de vos thèmes favoris en un unique dessin réunis.
    — En effet et cette première toile a été décisive, vous l’avez déjà compris, pour mon œuvre entière.
    
    Dame Lutgard alors m’objecta :
    
    — Mais pareille composition profane les enseignements de notre sainte église ?
    
    Le ton était mi-sérieux, mi-ironique et nos ébats passés m’avaient enseigné que les préceptes de la religion ne l’affectaient ...
    ... guère.
    
    — Si dieu a créé la pomme et l’a faite juteuse et sucrée, ce n’est pas pour qu’on en nourrit les pourceaux uniquement ; s’il vous a parées de tant de brillantes qualités, ce ne saurait être pour seulement sous des brocarts les dissimuler.
    — Le sophisme me plaît et je saurais m’en contenter.
    
    Je proposai ensuite de les réunir par une fine voilette courant de l’une à l’autre, les ceignant au niveau des hanches et dissimulant leur sexe. Elles se récrièrent impétueusement à l’unisson et dame Lutgard moqueuse m’objecta que :
    
    — Si dieu, dans son infinie bonté et son immense sagesse, nous a pourvues de cet organe de plaisir, ce n’était pas dans le simple dessein de nous accabler du déplaisir de sa honte.
    
    Imaginez à présent la scène, un jeune peintre dénudé arrangeant ses modèles nus, sculptant plein d’émoi, et le mot est faible, des chairs somptueuses, redressant une tête, avançant une jambe, rentrant un ventre, disposant d’un sein pour mieux l’exposer… L’inévitable se produisit et la pose se rompit avant même d’être acquise, et ces dames et cette demoiselle oublièrent le projet de peinture qui nous réunissait pour ne s’occuper guère plus que de mon pinceau. Elles me poussèrent sur ma couche qu’envahit ainsi une bouillante confusion de bras, de pieds, de torses, de fesses et qui résonna dès lors de cris et de ris, de soupirs et de plaintes. C’était à qui se rendrait maîtresse de tel privilège de mon anatomie et je ne sus plus où donner de la tête et moins encore de la ...
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