Hallucination - Billevesée et Gaudriole !
Datte: 21/06/2018,
Catégories:
fh,
fffh,
jardin,
Voyeur / Exhib / Nudisme
historique,
Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe
... couche accueillait des diversions nombreuses en des ébats qui nous combinaient à deux, trois ou quatre. En outre, ma superbe Elfriede tenait à ce que je poursuive mes cours particuliers chaque nuit. Je vivais ainsi dans une sorte d’exaltation qui me soulevait au-dessus de moi-même et j’avais l’impression de ne plus m’appartenir. Celle-ci conduisait ma main avec le plus grand bonheur, mélangeait mes pigments avec l’intuition parfaite du coloris adapté et jamais plus au-delà je ne sombrais dans telle fureur créatrice.
Après quelques semaines, mon ouvrage touchait à sa fin quand je constatai un changement d’attitude entre Elfriede et sa fille. C’était surtout Käthe qui se montrait agressive et belliqueuse envers la mère. J’interrogeai cette dernière à ce sujet qui se contenta d’en rire. Le portrait du comte étant terminé et « Les nouvelles Ève » également achevées, il ne me restait qu’à parfaire la composition regroupant mes trois amantes dans leurs atours.
Je décidai de passer alors deux jours à Strasbourg afin d’y chercher de nouveaux engagements tout en songeant à établir mon futur atelier à Andlau. Lorsque j’en revins, la mère et la grand-mère m’accueillirent très courroucées. Aussitôt après mon départ une violente dispute, dont elles me cachèrent la cause, les avait opposées à Käthe avant que celle-ci ne disparaisse et elles me soupçonnaient de l’avoir enlevée. On me notifia rudement que ma présence en cette maison était ...
... dorénavant inconvenante et on se refusa à honorer le solde de mon travail. Je protestai d’abord énergiquement de mon innocence puis, comprenant que l’on ne voudrait m’entendre, je demandai à récupérer les états de la nouvelle Ève comme dédommagement de mon labeur. On me rétorqua que j’en avais été somptueusement indemnisé et qu’il n’était pas question de me confier cette œuvre où on les reconnaissait trop pour qu’elle ne demeure secrète. J’insistais, on me menaça d’appeler la garde. Je m’en retournai donc à Strasbourg en ruminant les heurs et malheurs des débuts de ma carrière de peintre.
Je m’étais jeté à corps perdu, et l’expression ne saurait être plus justement utilisée, dans ce travail et avais réussi trois tableaux magnifiques même si l’un d’eux restait imparfait bien que fort avancé. J’étais dès ce moment persuadé, hélas avec raison, qu’ultérieurement je n’atteindrais plus, non pas seulement à une aussi grande maîtrise de mon art, mais à une telle justesse du trait et des tons. Je ne m’étais pas contenté de peindre des corps, de construire une simple allégorie, mais j’avais représenté des émotions en trouvant l’accord parfait entre mon affectivité et son expression.
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