1. Psychothérapie nécessaire (2)


    Datte: 19/06/2018, Catégories: Hétéro Auteur: Dimitri29, Source: Xstory

    ... en prie.
    
    Le genre de phrase qu’on entend généralement soit en entretien d’embauche, juste avant de devoir se vendre pour être ensuite jugé, soit chez le docteur, quand on y va avec un problème, une maladie, une tare, soit, au pire des cas, quand on est convoqué dans le bureau de son patron. En somme, des situations où on ne maîtrise pas les choses, où on est à la merci de la personne qui nous reçoit.
    
    Le genre de situations que je déteste.
    
    Je fis le choix de m’asseoir sur le siège de gauche, de façon à ne pas être caché derrière l’écran d’ordinateur. L’assise était si basse que j’avais presque l’impression d’être en contrebas du bureau, et surtout du siège de la docteur, sans doute réglé au maximum de sa hauteur, sur lequel elle venait de s’asseoir.
    
    Un sentiment d’infériorité et de gène commençait à m’envahir. Je repensais à la raison pour laquelle j’étais là, ma coloc qui m’avait surpris en pleine masturbation, son obsession pour ce qui était « normal », « pas normal », jusqu’à finir par me dire que je devais aller voir un psy pour me faire soigner, car je n’étais, selon elle, « pas normal ». C’était surtout pour le fait de devoir aller voir un psy qui n’était pas normal. J’entrais dans la catégorie de ceux qui « voyaient quelqu’un », je faisais tamponner ma carte de membre du club des détraqués, et l’idée ne me plaisait vraiment pas. Je n’étais vraiment pas à l’aise.
    
    D’un autre côté, mon calcul avait été vite fait, Lucie m’avait averti que si je ne suivais ...
    ... pas rigoureusement cette thérapie, j’étais bon pour aller voir ailleurs. J’avais vite compris que me trouver un autre appart’ au plein milieu de l’année scolaire n’était pas le bon plan du siècle et que ça risquait de me revenir éminemment plus cher que de payer quelques consultations chez le psy. En somme, même si l’idée de devoir rester là à raconter ma vie ne me plaisait pas, j’en étais bien obligé.
    
    Je n’aurais qu’à en rajouter un peu, m’étais-je dit, et les séances passeront vite.
    
    — Alors, qu’est-ce qui vous a amené à faire le choix de consulter un psychothérapeute ?
    
    — Eh bien je, euh, je... j’ai... »
    
    Finalement, c’était plus facile à dire qu’à faire, et j’avais beau réfléchir ce que je pouvais dire, ça ne sortait pas. Je n’avais, de mon point de vue, vraiment rien à raconter.
    
    — C’est difficile d’en parler.
    
    — Bon, sachez tout d’abord qu’en aucun cas, je ne vais vous juger, je suis ici pour vous écouter, sur un plan strictement professionnel, et que ce que vous allez me dire restera ici et en aucun cas ne pourra être divulgué à qui que ce soit, c’est avant tout mon métier, et vous n’êtes pas le premier que je vais écouter, j’en ai vu d’autre, vous n’avez vraiment pas de quoi vous en faire.
    
    — ...
    
    Cette mise en confiance ne m’aidait pas vraiment, non pas qu’elle soit mal venue, mais pour être honnête, je n’avais pas écouté la fin de sa phrase.
    
    Mon esprit s’étant détourné de la conversation en se demandant si elle allait réellement m’écouter sur un ...
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