L'estropiée - Histoires de Sexe

L'estropiée

... atroce.
— Je crois que la douleur physique n’est rien à côté de la douleur mentale qu’elle ressent par moment… Mais je voudrais vous demander un petit service.
— Ce que vous voulez Josiane !
— En fait, c’est un très gros service… Je ne sais pas comment vous demander ça.
— Pas de problème, allez-y, demandez-moi.
— Vous allez me prendre pour une folle.
— Mais non, allez-y, je vous assure.
— Je me demandais si ce serait possible… que vous fassiez l’amour avec ma fille.

Glurps ! Je ravale ma salive, je m’attendais à tout sauf à ça. J’étais en train de me dire qu’elle avait peut-être des ennuis financiers et j’étais disposé à lui prêter de l’argent. Mais la perspective de faire l’amour avec cette femme monstrueuse… n’a rien de bien excitant en soi. C’est le moins qu’on puisse dire. Je ne me suis même pas posé la question de savoir si dans son état elle pouvait avoir une vie sexuelle.

— Faire l’amour, voyez-vous, c’est ce qui la tracasse le plus, ajoute-t-elle en guise d’explication. Depuis deux ans, plus aucun homme ne l’a touchée. Et ça la rend malade, elle en devient comme folle.

Cela veut quand même dire qu’il y a deux ans un homme a fait l’amour avec elle. Je me demande bien qui. Moi je n’aurais pas pu… et je ne pourrais pas. J’inspire un bon coup.

— Mais pourquoi me demander ça à moi ?
— Parce que j’ai vu dans son regard que vous lui plaisez. Quand un homme vient à la maison, je sais tout de suite ce qu’elle en pense et s’il lui plaît.

Moi je n’ai vu ...

... rien d’autre que d’horribles grimaces.

— Mais rien ne vous oblige à accepter. Si vous refusez, je comprendrai très bien. Elle n’est pas jolie à voir et sans doute pas bien attirante pour un homme.

Et bien dis donc, quelle histoire ! J’en suis sur le cul, j’en suis baba. Je jette un œil dans le salon, Aline est assise dans un fauteuil et regarde la télé. Je me demande si je vais pouvoir lui faire l’amour, si j’en aurais un jour envie. Elle a un très gros cul, comme sa mère, ça, c’est plutôt le point positif. Mais pour le reste… pauvre fille. Comme si elle lisait dans mes pensées, Josiane ajoute en me touchant l’épaule :

— Ne vous inquiétez pas, je suis certaine que cela va bien se passer. Dans un lit, ma fille sait se montrer très convaincante. Et elle ne vous demandera aucune performance particulière, juste que vous soyez un peu câlin avec elle, cela lui suffira. Vous avez des préservatifs ?

Comme je secoue négativement la tête :

— Vous en trouverez dans le tiroir de sa table de nuit, il y en a toujours une boîte au cas où… Je sais que je peux compter sur vous pour être très gentil avec elle.

Josiane fait comme si c’était affaire conclue. Comment sait-elle que je ne vais pas me défiler ? Nous retournons dans le salon avec Aline. Je la regarde alors d’un peu plus près, elle a le visage tout déformé, tout couturé de partout, il lui manque un bout de lèvre, son nez a été passablement reconstitué. J’essaie de n’avoir l’air de rien, et surtout de ne montrer aucun ...