1. Une nuit à Fonfreide


    Datte: 14/06/2018, Catégories: ffh, revede, conte, merveilleu, fantastiq, Auteur: Nicolas, Source: Revebebe

    ... partie. Parfois Léa intervenait, posait une question ou apportait une précision. Elle semblait m’avoir suivi de plus près qu’Aline.
    
    La nuit avançait, la pendule avait déjà sonné à plusieurs reprises des changements d’heure. Mes fées se penchaient sur mes peines de cœur, après avoir évacué d’un « le travail ça s’arrangera toujours » mes autres soucis.
    
    Aline et Léa s’étaient réfugiées sous les couvertures où je les avais invitées de peur qu’elles n’aient froid. En mai, les planèzes d’Auvergne ne sont pas si chaudes que ça la nuit, surtout dans une vieille maison peu chauffée, même pour une fée. Je les avais toutes deux serrées contre moi, et leur chaleur douce et bienfaisante m’apaisait. Qui a commencé de Léa ou d’Aline, je ne sais. Nous parlions de la dernière fois où Raïssa et moi avions fait l’amour, quelques heures avant qu’elle ne soit obligée de partir une fois encore à l’hôpital. La dernière. Comme souvent, nous avions pris notre temps, découvrant une fois encore chaque parcelle de nos corps, explorant chaque endroit déjà découvert, y revenant, cherchant à provoquer un nouveau frisson, à accroître le désir que nous avions de nous. Son traitement l’avait rendue entièrement glabre, étendant à l’ensemble de son corps cette absence de pilosité réservée auparavant à ses aisselles et à son mont de vénus. Nous en jouions, cherchant ainsi à dédramatiser les effets secondaires de ce fichu traitement. Lorsque nous avions été prêts l’un et l’autre et qu’il ne nous était ...
    ... plus possible d’attendre, elle m’avait réclamé, je l’avais demandée, et en sautant le pas vers la petite mort elle m’avait dit : « Quel bon moment pour faire un enfant, il serait à la fois beau et assuré de partager notre bonheur ». Hélas, ce bonheur nous serait refusé tant qu’elle serait malade.
    
    Quelle main était sur moi, caressant mon sexe tendu ? Quelle main tenait mes bourses et les massait tendrement ? A qui était la main qui me caressait le dos et celle qui redessinait tendrement mon visage ? Quelle bouche me prodiguait ce tendre baiser, à qui appartenait celle qui m’avait englouti, et qui gourmande me dégustait si légèrement ? Quel corps me chevaucha plus tard enserrant ma verge dans un fourreau doux et chaud avant d’en exprimer toute la force, la tendresse et l’amour ? Leurs deux rires cristallins se mêlèrent lorsque j’explosai. Leurs mots doux, impossibles à transcrire mais si tendres et si forts qu’ils envahirent mon esprit. Leurs bras me bercèrent tendrement une fois que je fus dans les limbes, flottant au-dessus de mon corps lourd et sans réaction. J’y trouvais à la fois la paix de l’âme et du corps, et bien que la nuit fut très avancée, et que les premières lueurs commençaient à poindre là bas au-dessus des monts du Forez, je m’endormis.
    
    Bien plus tard, l’heure du petit déjeuner passée depuis bien longtemps et celle du déjeuner sur le point de l’être aussi, je me réveillai, empli d’une sensation bizarre, à la fois soulagé et frustré, ne comprenant pas ce qui ...