1. Une nuit à Fonfreide


    Datte: 14/06/2018, Catégories: ffh, revede, conte, merveilleu, fantastiq, Auteur: Nicolas, Source: Revebebe

    ... mari ».
    
    Sous le long manteau du rideau qui la couvre des épaules jusqu’au sol, je devine son corps. Je ne sais pas pourquoi, mais il prend des formes différentes selon les moments. Bien charpentée, sans être trop volumineuse, une poitrine de nourrice, rebondie comme un oreiller que l’on serre contre soi pour pleurer en paix. Presque celui de ma mère jeune sur les photos de l’album dans le placard à côté de la cheminée. L’instant d’après, c’est celui de mademoiselle Lulu, une jeune femme à la vertu aussi légère que la cuisse, et qui moyennant quelques espèces sonnantes et trébuchantes a soigné bien des étudiants de la fac (moi le premier), et dont je garde un souvenir tendre et ému. Parfois même humide… Un moment plus tard, Aline a pris les formes plus ou moins androgynes de Patricia, la standardiste de l’entreprise qui m’employait et avec qui nous eûmes une brève mais brûlante liaison, qui ne dura que les deux mois d’un été, le temps de l’absence d’un compagnon dont elle se sépara quelques mois plus tard. Sans pour autant que nous renouions. Pour finir, elle adopta le corps fin et nerveux, les seins en poires lourds et fermes, attachés haut sur le torse, le bassin large et la fourrure abondante mais bien disciplinée, les fesses rondes et fermes mais sans excès de volume que je lui proposais. Je ne lui ai pas dit que c’était un puzzle de tout ce que j’avais aimé chez mes différentes conquêtes, faites depuis notre dernière rencontre. Elle sembla se satisfaire de ce que je ...
    ... lui avais offert et m’apparu dans toute sa splendide nudité.
    
    Mais à quoi pensez vous donc, une fée c’est asexué…
    
    Léa (ce fut celle qui m’offrit ma « première fois ») mon autre fée, qui commençait soit dit en passant à s’impatienter, fut beaucoup plus directe dans son approche. En sortant de derrière le rideau, elle aussi nue comme à son premier jour, elle avait déjà le visage, la chevelure noir de jais, le corps entièrement glabre, la démarche, la prestance de Raïssa. Mon dernier amour. Je l’avais rencontrée chez un client, lors d’une mission pour mon entreprise, et après six mois de folie amoureuse, nous venions d’être séparés, bien contre notre gré par la camarde, son coup de faux ayant pris l’allure d’un cancer foudroyant.
    
    Il faut croire que l’ambiance de la chambre leur plaisait car bientôt mes deux fées vinrent s’asseoir sur mon lit, une de chaque côté. La plus curieuse de ce que j’avais fait depuis notre dernière rencontre fut Aline. J’essayai donc de lui raconter ma vie d’étudiant, les études, les sorties avec les copains, les filles qui passaient plus ou moins vite dans le quotidien, pour certaines dans la chambre pour d’autres jusque dans le lit. Je lui ai un peu raconté les bons coups, les délires, les pannes parce que trop de fatigue, trop de pression ou parfois trop d’alcool. À ses sourires maternels et compréhensifs, à ses commentaires souvent positifs, je compris que si elle n’approuvait pas tout ce que j’avais fait, elle en comprenait la plus grande ...