Les cadeaux du hasard
Datte: 14/06/2018,
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Auteur: Musea, Source: Revebebe
... fuir… mais assumer différemment.
La jeune fille soupira :
— J’y ai pensé au début et puis je me suis dit que j’avais fait le meilleur choix et qu’aujourd’hui je suis arrivée à être indépendante, chose qui n’aurait pas forcément été possible si j’avais rejoint mes cousines au Puy.
Le luthier fixa Claire avec une lueur d’émotion :
— Et vous ne regrettez rien ? Je veux dire… cette route est bien solitaire pour une jeune fille. Et vous avez renoncé à beaucoup de plaisirs pour cette indépendance.
— Que voulez-vous, dans chaque choix, il y a une part de douleur. Et puis, vous aussi vous avez dû renoncer à des choses en montant votre affaire. C’est une grosse responsabilité. Et qui nécessite des sacrifices, non ?
— C’est vrai ! J’ai beaucoup travaillé et je continue de le faire pour m’assurer une vie confortable. J’ai renoncé à me fixer avec une femme par exemple… Mais ce n’était pas vraiment un sacrifice. Peut-être parce que j’avais besoin de me sentir solide avant de m’engager et que je préférais papillonner d’une dame à une autre pour préserver cette indépendance que j’ai conquise de hautes luttes. Aujourd’hui, je sais que je regarde les femmes différemment. Parce que j’ai envie de partager ce que je vis. Et pas seulement pour quelques nuits…
Ce disant, il enveloppa Claire d’un regard brûlant qui fit tressaillir la jeune fille. Sentant le trouble la gagner, elle crut bon de plaisanter :
— Je suis sûre que vous dites cela à toutes les filles.
Louis sourit à ...
... cette boutade et pour achever de troubler Claire il se pencha pour lui murmurer :
— Vous préférez croire les ragots qui prétendent que je suis le grand méchant loup ? Mais savez-vous qu’un loup choisit une seule femelle et l’aime sa vie entière ? Assurément, Mademoiselle, vous ne connaissez rien des loups, et rien du loup que je suis. Mais je peux vous guider. Je vous promets d’être un professeur patient…
Claire rougit et baissa les yeux.
— Il est tard. Je dois rentrer. Merci pour la limonade.
Louis la retint :
— Votre main tremble. Vous avez très envie de rester, mais vous combattez votre désir. Claire, je vous en prie, accordez-moi encore un moment ! Déjeunons ensemble !
— Mon déjeuner m’attend dans la charrette et je voudrais rentrer avant qu’il fasse trop chaud.
— Il est déjà onze heures, vous ne serez pas chez vous avant quinze heures. Vous serez obligée de vous arrêter en route.
— Je préfère que nous nous séparions ici.
— Vous avez peur pour votre réputation ?
Claire éluda la question et repoussa doucement la main qui la retenait.
— S’il vous plaît, ne redevenez pas insupportable ! Je n’ai pas envie de me fâcher.
Louis, désarmé, relâcha son emprise :
— Comme vous voulez…
La jeune fille se leva. Le luthier fit de même et lui baisant la main.
— Au revoir, Claire ! Et, j’espère, à bientôt…
— Au revoir, Monsieur Lafargue. Merci pour la limonade… et le concert de l’autre soir.
Louis sourit tristement.
— Dommage que les mots n’aient ...