1. Les cadeaux du hasard


    Datte: 14/06/2018, Catégories: fh, hplusag, jeunes, bain, campagne, caférestau, amour, hdomine, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme nonéro, mélo, amourdram, prememois, Auteur: Musea, Source: Revebebe

    ... fleurettes roses est parfait, murmura une voix d’homme derrière elle. Ou alors le mauve bleuté avec les lilas blancs…
    
    Claire sursauta et rougit. Non, ce n’était pas possible ! Lafargue était là, derrière elle, son regard bleu plein de malice.
    
    — Rassurez-vous, je suis venu aussi pour le travail. Je dois regarnir deux étuis à violon pour mes clients.
    
    Et il lui montra une panne de velours violet.
    
    — Mais vous n’avez pas à vous justifier, répondit Claire doucement.
    
    Et elle reprit sa contemplation des tissus.
    
    — Hummm, sincèrement, vous devriez prendre les deux… C’est pas cinq mètres de tissu ordinaire qui vont vous ruiner et je suis sûr que vous serez très jolie dedans.
    
    Mais croisant le regard courroucé de Claire il se détourna rapidement, appela la vendeuse qui mesura le velours mauve, et paya rapidement, se retournant brièvement pour la saluer.
    
    Claire était embarrassée. Lafargue avait le don de surgir à n’importe quel moment. Ces manières de loup guettant sa proie la mettaient en rage, ce d’autant plus qu’ils étaient en public. Un pli de contrariété se dessina sur son front. Non, décidément, les achats de tissus ne seraient pas pour aujourd’hui. Elle n’avait qu’une envie : rentrer. Elle sortit de la boutique et s’apprêtait à dénouer les rênes de Domino quand une main se posa sur son épaule.
    
    — Claire, s’il vous plaît, faisons la paix !
    
    La jeune fille se raidit.
    
    — La paix ? Mais nous n’avons pas commencé de guerre ! Je vous en prie, laissez-moi !
    — ...
    ... Claire, je suis désolé, j’ai toujours l’impression que je vous terrorise dès que je vous approche. Je vous fais danser, vous fuyez, je vous conseille un tissu, vous partez sans rien acheter.
    
    La jeune fille soupira.
    
    — Disons que je n’aime pas qu’on me force la main… et vous êtes toujours si… si… insupportable !
    
    Lafargue se mit à rire doucement.
    
    — On ne m’avait jamais dit que j’étais insupportable ! Arrogant, séducteur, maladroit, mais insupportable pas encore… J’aime ce mot dans votre bouche. C’est un reproche adorable, entre bouderie d’enfant et désir de femme !
    
    Claire rougit. Louis saisit d’autorité la bride de Domino et la rattacha au poteau. Il prit ensuite la main de la jeune fille, la baisa et lança tout joyeux :
    
    — Pour fêter ce charmant qualificatif, je vous emmène boire une limonade, Mademoiselle. J’aurai ainsi le loisir de vous convaincre que je ne suis pas qu’insupportable.
    
    Assis dans l’arrière-salle du Café de l’Allier, Louis racontait à Claire son travail avec passion, ses promenades solitaires, ses lectures, ses rencontres. Elle l’écoutait avec attention. De temps en temps, elle souriait et rencontrait le regard bleu de l’homme, empli de tendresse. La limonade coulait dans sa gorge et rafraîchissait ses joues brûlantes. Jamais encore un homme ne l’avait invitée et surtout pas à presque midi dans une arrière-salle de brasserie. Mais ici, cela ne semblait pas choquer plus que ça le patron qui avait tout de suite proposé un coin tranquille, loin ...
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