1. Geralt de Riv & Majora (1)


    Datte: 14/06/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Aldénor Aube-Miroir, Source: Xstory

    ... de la peau d’un loup blanc. Un dimanche d’automne, j’avais enfin rassemblé le tout dans la plus grande discrétion.
    
    La nuit tombée, je sortis discrètement de ma chambre équipée de telle manière que tout bruit suspect soit évité. Je m’enfonçai dans la rue, encapuchonnée pour que mes longs cheveux blonds légèrement bleutés ne soient pas reconnus à la lueur des torches des gardes. Je passai telle une ombre dans leur dos, me baissant sur mes cuisses pour ne pas attirer leur attention. Une légère brume masquait toute visibilité à plus de 20 mètres. C’était parfait.
    
    Enfin je vis les portes de la cité, encore entrouvertes. Je m’avançai, m’apprêtant à affronter la plus difficile épreuve de mon échappée. Deux hallebardiers surveillaient l’entrée. J’avais là encore prévu mon forfait en imitant un laissez-passer de la châtellerie. J’avais passé deux semaines à reproduire le sceau en cire rouge. C’était à présent l’heure de vérité...
    
    À mon grand désarroi, le premier garde regarda simplement son confrère et haussa les épaules en voyant simplement l’aspect officiel de la missive. C’était bien la peine de me donner tant de mal... Sans demander mon reste, je m’avançai aussitôt sur le pont-levis et posai le premier pied sur le chemin de ma liberté. Bientôt, la forêt devant moi m’engloutit. Et une heure plus tard, je ne distinguais déjà plus la cité-prison où j’aurais pu rester cloîtrée à enfanter jusqu’à la fin de mes jours.
    
    Voyager de nuit était un pari risqué, mais seule la ...
    ... Dame blanche dans le ciel pouvait couvrir ma fuite. Je la remerciai d’une révérence au premier carrefour que je croisai. Après plusieurs heures de marche pleines d’entrain, je finis par m’arrêter dans une petite clairière, bordée par un ruisseau, où je décidai de passer la nuit.
    
    Je montai rapidement une tente et allumai un feu sans difficulté. Je m’étais longuement préparée à ce départ et n’avais pas peur de mettre du cœur à l’ouvrage, avec dextérité et intelligence. Mais il était, hélas, une vérité que je n’avais pas envisagée alors : c’était que la Nature recélait – surtout plus lorsqu’elle est ensorcelée – bien plus de dangers que l’on ne pouvait le concevoir.
    
    Je m’endormis, bercée par la douce mélodie des chouettes et la litanie du clapotis de l’eau. La nuit était paisible, comme mon sommeil, sans rêves. C’est peut-être ce qui m’a sauvé la vie. Un bruit, comme une masse qu’on tirerait de l’eau, m’arracha à mon sommeil. Un gémissement plaintif, suivi d’un grondement ressemblant à un râle bestial s’approchait lentement de ma tente. Je dégainai ma rapière et, fermant juste la dernière attache de mon armure, je pris une torche vierge et sortis, cheveux au vent, face à l’inconnu.
    
    Plus un bruit. Le feu de camp brûlait encore de quelques flammèches, suffisantes heureusement pour enflammer doucement ma torche. Mes yeux fixaient la pénombre sans rien voir. Le prédateur attendait sans doute son heure pour frapper. Et j’étais encore aveugle. Mais à peine ma torche léchait ...
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