1. Geralt de Riv & Majora (1)


    Datte: 14/06/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Aldénor Aube-Miroir, Source: Xstory

    Dorian. Une petite ville du Nord de Téméria bordée par une nature hostile, un lac mythique et des mystères insondables. Mon enfance était bercée de récits de monstres et de légendes terriblement réelles. Mais même si je m’endormais en me cachant sous les épaisses couvertures, je me promenais le lendemain dans des rues terriblement ennuyeuses. Les hautes murailles flanquées de quatre tours massives protégeaient la ville des monstres et de toute source d’amusement.
    
    Je regardais à chaque crépuscule le soleil se coucher vers un horizon d’aventures. Du moins, à partir de l’âge où j’avais commencé à courir plus vite que les gardes. J’adorais tant les voir pester en me voyant escalader n’importe quel mur pour m’envoler vers de meilleurs points de vue.
    
    Aux yeux des habitants, j’étais un trublion. La richesse de mon père et ses relations avec le bourgmestre m’ont évité quelques froides nuits en geôle. Mais même si les gardes semblaient désespérer de ne pouvoir me mettre aux fers pour m’apprendre les bonnes manières, je n’avais jamais dépassé la ligne rouge : aucun vol, quelques nez cassés et entrejambes broyés d’un coup de genou, mais rien de vraiment consistant pour faire de moi une délinquante.
    
    J’avais surtout besoin d’exister, d’être vue, considérée pour ce que j’étais et non comme étant simplement « la fille de ». Si le poids de mon nom de famille était parfois dur à porter, il m’avait permis d’apprendre l’escrime et le tir à l’arc. Je brillais particulièrement à la ...
    ... rapière. Je n’avais peut-être pas la carrure d’un homme, mais j’avais deux fois plus d’ambition, de volonté et de ténacité que ne pouvaient en contenir leurs chausses. J’étais souple comme un serpent et je savais très bien piquer là où ça fait mal.
    
    Mon père m’avait appelée Alysia, mais tout le monde m’appelait Lys. Mes oreilles sifflaient à chaque fois que mon nom de naissance était prononcé, si bien que je n’y répondais plus. Seul mon père, têtu comme une mule, se refusait à m’appeler ainsi.
    
    Dix-neuf années avaient ainsi passé, entre études ennuyeuses, entraînement extatique et échappées nocturnes pour aller m’enivrer à la taverne au milieu des petites gens, incognito. Petites gens qui me semblaient d’ailleurs infiniment plus grands que ces péteux de bourgeois qui ne mettaient jamais une botte dehors sans escorte.
    
    Je savais qu’à l’aube de mes vingt ans mon père songeait à me marier au fils de l’une de ses relations de la haute société. L’idée même de devenir une femme au foyer m’horrifiait. Depuis plus d’un an, je volais de discrètes sommes d’argent dans la besace de mon géniteur afin d’organiser ma fuite. J’aurais bien pu m’échapper en prenant un paquetage de vagabonde, mais l’idée de partir telle une aventurière me semblait plus sage et adaptée à mes ambitions.
    
    J’avais passé commande au forgeron d’une armure de cuir cloutée de bonne facture, d’une rapière, d’un arc d’ébène, d’un carquois de flèches et d’un sac en cuir robuste. Je m’étais trouvé seule une cape faite ...
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