1. Geralt de Riv & Majora (1)


    Datte: 14/06/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Aldénor Aube-Miroir, Source: Xstory

    ... poids de l’une des créatures disparaître. Ma vision devenait rouge alors que le sang des créatures – ou le mien, peut-être – se répandait dans l’eau.
    
    Le temps sembla s’arrêter ; je sentais la vie quitter mon corps.
    
    C’est alors qu’une main agrippa mon vêtement, me tirant vigoureusement des eaux. Soulevée comme une feuille morte, j’atterris brutalement sur la rive. Je toussai bruyamment et vidai mes poumons dans des spasmes incontrôlables, mes bras à peine assez forts pour porter mon propre poids.
    
    Je lâchai un gémissement de douleur. J’étais épuisée. Le peu de forces que je parvenais à rassembler à cet instant suffit à m’allonger sur le dos pour faciliter ma respiration sifflante. Ma vision s’améliorait peu à peu, me permettant de dévisager celui qui m’avait sauvé la vie.
    
    C’était un homme grand, massif, tout en puissance. Il me dominait, debout, impassible, une grande épée dans la main droite. Une armure de cuir serré recouvrait son corps musclé. De longs cheveux blancs entouraient un visage fermé, anguleux, dont j’avais encore du mal à distinguer les traits hautement esthétiques.
    
    Avant que ma vision ne s’obscurcisse trop d’une inconscience menaçante, mes yeux s’arrêtèrent sur un pendentif trônant en majesté sur l’armure de cet être dont l’aura respirait la légende : un loup d’argent, féroce, tout de pointes, les crocs proéminents, semblait fixer mon corps entre la vie et la mort.
    
    « Sorceleur... » Seul ce mot arriva à vibrer dans ma tête avant que le néant ne ...
    ... m’engloutisse.
    
    Un oiseau qui chantait à quelques mètres dans le vague me tira d’un sommeil qui ressemblait plus à un trou noir qu’à un repos réparateur. Je prenais doucement conscience de mon corps meurtri. La douleur sonnait comme un espoir : je n’étais pas morte. J’ouvris les yeux sur la paroi de ma tente, me redressant en gémissant malgré moi. Mes yeux firent un cercle pour prendre connaissance de ma situation bien pathétique.
    
    Il était là. Mon sauveur était assis, impassible, devant un feu nourri d’une bûche fraîche. Le regard fixé sur les flammes, il ne semblait pas me considérer.
    
    Je me traînai en dehors de l’abri précaire, me levant avec difficulté. Mes yeux croisèrent les dépouilles du premier noyeur que j’avais réussi à défaire, puis enfin les deux corps un peu plus loin, tranchés dans le sens de la largeur d’un coup net, presque surhumain.
    
    — Les noyeurs ne sont jamais seuls. Ils chassent en meute. Tu as eu de la chance...
    
    Sa voix froide et tranchante me glaça sur place.
    
    — Je...
    
    Rien ne voulait sortir de ma bouche. Mes yeux fixaient l’homme massif, bâti comme un dieu, le visage perdu dans une réflexion impénétrable. Je sentais pourtant son regard de glace sur tout mon corps sans même souffrir du tranchant de ses iris sur mon corps frêle.
    
    — Une fille de ton âge n’a rien à faire seule dehors dans cette forêt. Tu es soit folle, soit inconsciente. Rentre chez toi.
    
    Le deuxième coup qu’il porta à mon ego manqua de peu de m’arracher des larmes. Je ...
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