Le sarcophage - Histoires de Sexe

Le sarcophage

... de Clin Eastwood, et…
— Ça va, Jaques, gronda Marie en me toisant, découragée.
— En tout cas, lâcha le crâne, faut le savoir que ta blonde est un gars, Jaques.

Là je le regardai éberlué. Prendre Marie pour un homme, et quoi encore, faut vraiment avoir l’esprit englué. J’ouvris la bouche pour lui conseiller de lâcher la drogue, les médicaments et l’alcool, mais Marie s’écria :

— Regarde le couvercle, Paul, eh Jaques, fit-elle toute excitée en me donnant la caméra, il semble creux et il y a comme un panneau là, au milieu. Éclaire-moi et filme-moi, on me coupera au montage s’il le faut.

Je fis ce qu’elle disait, comme d’habitude, tandis que le crâne nous fixait drôlement un instant, avant de s’intéresser lui aussi au sarcophage. Je commençais à être un peu perdu dans ces histoires de sosies, mais je partais encore du principe que ma belle Marie devait bien savoir ce qu’elle faisait, quant au jeune…

Elle tâtonna sur le panneau, il y eut un déclic et il s’ouvrit brusquement, un gros livre avec une couverture métallique argentée lui tomba dans les mains. Elle le rattrapa de justesse avant qu’il ne tombe dans le liquide. On fixa l’ouvrage ancien tous les trois un long moment, comme s’il avait quelques pouvoirs mystérieux, d’étranges symboles étaient gravés dessus et une serrure impressionnante empêchait de l’ouvrir. Je le filmai en gros plan.

— C’est sûrement le codex, Paul, dit-elle survoltée. Wow, t’as vu ces signes, c’est magnifique, mais prends-le, il est pas ...

... mal lourd, on va l’envelopper dans mon manteau.

Petit Jésus ! Mes genoux fléchirent quand elle me le jeta sur les bras, Marie le couvrit de son paletot, s’empara de la caméra et filma encore un peu la momie, mais elle semblait chercher autre chose. Elle vérifia à nouveau le compartiment secret du couvercle puis le referma.

— Tu cherches quoi ?
— Y devait y avoir une carte aussi, enfin, elle est peut-être dans le codex.
— OK et maintenant on fait quoi ? demandai-je. On ne peut pas avertir la sécurité, y vont nous poser des tas de questions sur notre présence ici, quoi qu’on n’ait pas fait grand-chose de mal, on a même empêché un vol. Mais si tu laisses ce livre dans sa cachette, l’autre va revenir assurément. Il n’a pas fait tout ce travail pour repartir bredouille, enfin j’imagine. On peut attendre ici le temps que l’un de nous aille chercher la sécurité. Toi qui es vite côté cervelle, tu décides quoi Marie… eh… Émilie ?
— Moi je risque de perdre mon job, les eh… sosies.

On regarda le crâne tous les deux, étrangement je me sentais démasqué.

— On apporte le livre à notre cabine et on n’en parle à personne pour le moment, ordonna Marie, pas question qu’un voleur s’en empare, après on avisera. Il devait être là pour le codex, c’est sûr. Si l’homme est un professionnel, il a dû bien s’informer, avoir déjà un client pour la revente et avoir prévu un moyen sûr de le débarquer du bateau. Il ne partira sûrement pas avec le cercueil ou la momie. Allons-y !
— Ouais ! ...