1. Descente au Paradis (2)


    Datte: 07/06/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Phoroeckx, Source: Xstory

    ... cela lui avait permis de garder en société ses airs stricts et sévères, très bien. Maintenant, il est bien tard pour lui faire la leçon où lui reprocher quoi que ce soit, de toute manière. Suzanne sourit : la vue l’apaise. La vie est belle.
    
    En faisant le tour du panorama, elle en vient à jeter un œil derrière elle, à l’endroit où la boîte est enterrée.
    
    — Viens me chercher.
    
    La voix dans sa tête la fait tomber à la renverse : elle tombe sur la fesse droite, et se fait mal. Mais la douleur n’est clairement pas sa plus grande préoccupation : c’est bien la peur qui la paralyse, à l’instant. Une peur profonde ; une peur viscérale, ancrée au fond de son cœur, se mêlant à un zeste de superstition. L’adrénaline monte : Suzanne se relève comme elle peut, trébuche sur les gravats, fait tomber sa pelle et décampe à toute vitesse ; vingt mètres plus loin, elle se retourne : la pelle est tombée en contrebas du petit chemin, à cheval sur deux rochers. Alors qu’elle court de toutes ses forces, les larmes aux yeux, elle perçoit à peine, de loin, de très loin, une petite voix qui lui murmure :
    
    — Utilise-moi.
    
    ***
    
    Quelques dizaines de minutes plus tard, Suzanne arrive chez elle : comme une furie, elle manque de casser la porte en la claquant, la fermant à double tour et se précipitant jusqu’à sa chambre, s’enroulant dans sa couette. Les larmes coulent d’elles-mêmes : la belle quadragénaire tient sa croix fermement, tellement qu’elle manque de s’écorcher la main droite avec, ...
    ... répétant un vieux geste de sa mère lorsqu’elle se sentait soulagée. Pendant de longues minutes, Suzanne pleure dans son lit, comme une enfant face à la peur du noir, terrifiée à l’idée que des forces inconnues et inexplicables soient en mesure d’interagir avec elle. Qu’était-ce ? Un esprit ? Un coup de vent qu’elle avait simplement mal interprété ? Et cette sensation du phallus dans sa main, cette chaleur bienveillante et terrifiante ? C’était elle qui l’avait mise dans tous ces états ? Peu à peu, pourtant, doucement, la belle revient à la raison : tout cela ne peut être qu’une machination !
    
    Quelqu’un lui joue forcément un sale tour. Quelqu’un toque à la porte : elle a rêvé ? Suzanne s’immobilise, attend quelques secondes, arrêtant même de respirer : le temps s’arrête, et de nouveau, l’on toque à la porte. Cette fois, un frisson la fait trembler de peur : qui est-ce ? Avec un mélange de peur et de colère, elle s’aventure à la fenêtre et écarte le rideau : en contrebas, elle aperçoit une vieille figure rassurante, et souffle un grand coup.
    
    A moitié en pleurs, elle descend et ouvre la porte : en face d’elle, Marcel semble terrifié.
    
    — Hé petite ! Ça va ? Je t’ai vue du haut de la rue détaller comme un lapin et t’enfermer, quelque chose va pas ? T’as croisé quelqu’un dans la forêt ? On dirait que t’as vu un fantôme.
    
    Suzanne n’arrive pas à articuler un mot : au moment même où la belle essaie d’ouvrir la bouche, elle fond de nouveau en larmes, s’effondrant entre les bras ...
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