1. À la cour Charles : Anaïs, Claire, famille et surprises


    Datte: 03/06/2018, Catégories: fh, historique, Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe

    ... mon sentiment à ton père, qui m’a rétorqué que les aigrefins ont souvent l’air très honnêtes.
    — Vous aviez bien senti les choses, mère. Dites-moi, si je parviens à les retrouver, accepteriez-vous…
    — Qu’elle vienne à Sombreuil. Bien sûr. Il serait temps que les enfants connaissent leurs cousins. Et si elle n’est pas établie, elle sera la bienvenue.
    
    C’est ainsi qu’avec la bénédiction de sa mère que le nouveau comte de Sombreuil se met en quête. Il se rend à Cybeaugen où naquit Éléonore. Hélas, la famille n’habite plus en ce lieu depuis plusieurs années. D’après d’anciens voisins elle serait établie à Lésoran, ville qui n’est pas trop éloignée, mais c’est une grande cité, les recherches peuvent être assez longues, surtout que les renseignements glanés à Cybeaugen sont quelque peu contradictoires. Heureusement la chance sourit à Charles. Il trouve rapidement la trace des Folquier. Il apprend par la même que le père est décédé peu après leur arrivée et que c’est son fils aîné qui a repris le commerce.
    
    Il se rend à l’endroit que l’on lui indique sans même prendre le temps de se changer. La boutique qu’il trouve n’est point médiocre, les draps et autres objets proposés sont de qualité et la maison sans être luxueuse est respectable. Il avise quelqu’un dans la boutique :
    
    — Le bonjour.
    — Bonjour, Monsieur, que puis-je pour vous ?
    — Je désirerais parler à Éléonore Folquier.
    — À cette heure elle n’est point céans.
    — Sauriez-vous quand elle reviendra ou à défaut où je ...
    ... pourrais la trouver ?
    — Je ne saurais répondre. Tout à l’heure je l’ai vu ramener les légumes et le pain, elle devait dans l’après-midi s’occuper de la lessive, mais d’autres tâches étaient prévues que j’ignore. Quant à son heure de retour… !
    — Sauriez-vous si quelqu’un pourrait me renseigner ?
    — Probablement la bourgeoise.
    — Est-il possible de la voir ?
    
    L’homme se tourne vers l’intérieur avant de répondre :
    
    — Elle est assise derrière le comptoir.
    — Je vous remercie.
    
    Le comte se dirige vers le fond de la boutique :
    
    — Madame, je vous présente mes respects.
    — Monsieur, je vous salue. Que désirez-vous ?
    — Je désirerais rencontrer Éléonore Folquier.
    — Repassez plus tard, elle n’est pas là,
    — Auriez-vous l’obligeance de me dire où il serait possible de la rencontrer ?
    — Ne pouvez-vous attendre son retour. Vous allez la retarder dans son travail.
    — Dans combien de temps pensez-vous qu’elle sera de retour ?
    — Je ne sais, ça dépend comme elle traînasse.
    
    Le comte est surpris du ton et des paroles de la dame. Il va essayer d’en apprendre un peu plus et d’amadouer la femme :
    
    — Parce qu’elle traîne à vous aider ! Pourtant vous avez eu la bonté de la recueillir.
    — C’est bien vrai. Quand cette gourgandine est revenue avec ses deux bâtards, mon beau-père, Dieu ait son âme, l’a accueillie. Il a dû rapidement quitter Cybeaugen pour s’établir ici afin d’éviter le scandale. Quand il est décédé, mon époux, un saint homme, n’a point voulu la rejeter.
    — Il a le sens de ...
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