1. À la cour Charles : Anaïs, Claire, famille et surprises


    Datte: 03/06/2018, Catégories: fh, historique, Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe

    ... mort là-bas des fièvres il y a cinq ans. La fortune qu’il avait amassée nous a aidés à restaurer le prestige de notre maison.
    — J’espérais faire partie d’une expédition qui m’aurait permis de le revoir. J’aimais beaucoup mon oncle. C’était comme un frère, il n’était guère plus âgé que moi.
    — Laisse-moi continuer. Cela est la version officielle. En réalité, il s’était amouraché d’une fille de petite condition. Le père en était marchand, mais de médiocre envergure. En tant qu’aîné, puisque père était mort, je ne pouvais autoriser une telle union. C’est ce que j’ai fait. Mais au lieu de voir que j’agissais ainsi pour lui, pour qu’il soit bien établi, il a insisté pour que je rompe l’accord avec La Vieuville. Ce que je refusais naturellement. Au lieu de s’incliner, il a décidé de s’enfuir. C’est pourquoi il s’est embarqué pour les colonies. Il m’a mis devant le fait accompli, quand j’ai reçu sa lettre, le navire avait pris la mer depuis plus d’une semaine. Je n’ai eu d’autre solution que de feindre que c’était sur mon conseil qu’il avait entrepris le voyage. Ce voyage il ne l’a pas fait seul, la jeune fille qu’il aimait l’accompagnait là-bas et il l’a épousée. Quand il est mort, le prêtre qui les avait mariés a jugé qu’il serait judicieux de m’apporter les pièces de ce mariage. Quand cette fille est rentrée et est venue au château, je l’ai éconduite en lui donnant une bourse. Depuis j’en ai regret et quand j’ai vu la mort j’ai compris qu’il fallait que je retire cette ...
    ... flétrissure à mon honneur. Quoiqu’en dise cet imbécile de médecin, je n’en ai plus pour longtemps, aussi c’est toi que je charge de réparer les torts que j’ai causés. Les documents sont dans une enveloppe que j’ai mise entre le support et la toile représentant ton grand-père. Dieu merci je ne les ai pas détruits. Promets-moi de faire ce qu’il faut pour rétablir la justice.
    — Je vous le promets, père.
    — Merci Charles. Je peux partir la conscience allégée. Va quérir un prêtre.
    
    Le comte se laisse aller sur ses oreillers le souffle court et ferme les yeux. Le vicomte part à la recherche d’un ecclésiastique. Il revient avec un père cordelier d’un couvent voisin. Celui-ci s’enferme avec le malade. Une heure plus tard, il ressort, s’approche du vicomte pour lui annoncer que son père est mort chrétiennement.
    
    Charles est atterré par ce que vient de lui confier son père. Jamais il n’aurait cru qu’il fut capable d’une telle action. Il se rend compte que seule l’attente de sa venue a maintenu le moribond en vie. Il organise le transfert du corps pour que son père repose dans la chapelle familiale. Il ne peut l’accompagner, son congé étant trop court, mais les deux domestiques du comte l’escorteront. Il espère que les événements lui permettront de pouvoir assister à l’enterrement.
    
    De retour à la capitale, Charles continue d’être perturbé par le décès de son père et surtout par ses révélations. Au Conseil auquel il assiste, Sa Majesté lui fait la grâce de lui témoigner de la sympathie ...
«1234...11»