1. À la cour Charles : Anaïs, Claire, famille et surprises


    Datte: 03/06/2018, Catégories: fh, historique, Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe

    ... c’était différent. La mésestime en laquelle il la tenait, a fait place à de la considération et même de la sympathie, teintées d’un peu de compassion.
    
    En sortant, malgré le projet qu’il en avait, il ne tente pas de rencontrer Claire. Ses exercices avec Anaïs l’ayant quelque peu surmené, il préfère éviter de se retrouver en panne avec la très ardente fille de l’amiral. Il lui écrira un billet pour s’en excuser avant son départ pour les funérailles le lendemain à l’aube.
    
    Dès potron-minet, il se met en route pour le château familial. Là encore il chevauche comme un messager des postes royales, prenant à peine le temps de se reposer.
    
    À son arrivée au château, il embrasse toute la famille. En premier lieu sa mère qu’il tente de réconforter, puis ses trois sœurs Véronique-Marie qui, a dix-sept ans, est devenue une charmante jeune femme qui doit bientôt épouser Jean Guillaume de Beaumont ; Marthe de deux ans sa cadette qui promet d’être aussi jolie ; Élisabeth neuf ans, toujours aussi vive, et enfin Gauvin sept ans qui a bien pris trois pouces depuis qu’il ne l’a vu. Malgré les circonstances ces retrouvailles sont joyeuses.
    
    Dès qu’il le peut, Charles cherche les documents dont lui a parlé son père. Il les trouve effectivement derrière la toile représentant son grand-père. Il s’isole dans sa chambre pour les consulter. Tout y est consigné. Le mariage de son oncle Jean-Louis et d’Éléonore Folquier, mais ce n’est pas tout il y a également les actes de naissance de Jehan et ...
    ... Eulalie. Cette révélation l’abasourdit. Son père ne lui avait confié cela. Ainsi il a un cousin et une cousine germains. Il faut qu’il retrouve cette Éléonore. Il partira de son lieu de naissance. Ce n’est pas loin et peut-être y est-elle revenue. Les funérailles passées, il aura quatre jours pour commencer les recherches, mais avant cela il devra s’en entretenir avec sa mère. Il ne sait si son père l’a mise dans la confidence. Ce serait étonnant, mais sait-on jamais.
    
    Quand il commence à évoquer, de manière indirecte, le sujet, il a confirmation que sa mère ne sait rien. Il improvise une histoire :
    
    — — Peu avant son départ pour la guerre, il fut remis à père un courrier expédié il y a plusieurs années par son frère Jean-Louis. Il contenait des papiers relatifs à son mariage outre-mer et à la naissance de deux jumeaux. Il n’eut point le temps de s’occuper de cette affaire avant son départ, aussi me les confia-t-il pour que je m’en charge quand je le vis ; peu avant sa mort.
    — Je me rappelle, il y a à environ quatre ans une jeune femme est venue au château se disant l’épouse de Jean-Louis, mais elle n’avait aucun document pour prouver ses dires, aussi Henri l’a-t-il éconduite, mais il n’a jamais été fait mention d’enfants devant moi.
    — Comment était-elle ?
    — Assez jolie, blonde, de taille moyenne aux environs de cinq pieds, une voix douce, mais ce qui m’a surtout frappé chez elle c’est son air de grande mélancolie. J’ai pensé qu’elle ne mentait pas. J’ai fait part de ...
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