1. Bien connaître son histoire pour ne pas la revivre


    Datte: 02/06/2018, Catégories: fh, bizarre, amour, nonéro, confession, mélo, portrait, coupfoudr, amourdura, amourpass, amourcach, consoler, attirautr, Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    ... annoncé une bonne nouvelle pour elle : les médecins allaient la laisser sortir. Son sourire était triste quand elle a dit « bonne nouvelle », comme si la nouvelle n’était pas aussi bonne que ça. Elle a consenti à me dire que nos rencontres sur le banc allaient lui manquer, qu’une fois chez elle sa tristesse et sa solitude seraient ses seules compagnies. J’ai pris sa main dans la mienne quand j’ai vu une larme couler sur sa joue, et je lui ai promis qu’on se reverrait. Un ange est passé, ce jour-là.
    
    Le soir même j’ai composé le numéro fixe qu’elle m’avait laissé. J’ai dû rappeler plusieurs fois avant qu’elle ne décroche. Je voyais son image en blouse blanche, ses yeux tristes, et je sentais sa main froide en entendant sa voix devenue un peu caverneuse. Nous nous sommes parlé longuement, plusieurs jours de suite, mais elle ne voulait pas qu’on se voie, elle ne voulait pas s’attacher, elle ne voulait pas que je sache où elle vivait ; elle ne voulait que garder un lien comme celui-là, distant, froid. Et j’ai accepté, convaincu qu’un jour je viendrais à bout de ses réticences et qu’enfin elle m’ouvrirait son cœur. J’étais amoureux. Je le savais, au plus profond de moi, mais le lui dire m’était impossible tellement je me sentais ridicule.
    
    Elle a fini par accepter qu’on se rencontre, en ville, un midi. Sur la place principale je me suis assis sur un banc, le banc vers lequel nous étions convenus de nous retrouver. Et je l’ai attendue, patient, heureux déjà, euphorique ...
    ... presque. Marlène est apparue, toujours mince et fine mais plus vraiment maigre. Son teint s’était éclairci et sa démarche assurée. Un sourire tout neuf ornait son petit visage devenu tout mignon, mais son regard était le même, profond et sensible.
    
    On devait avoir l’air malin tous les deux à nous regarder, distants de deux mètres, avec nos sourire de benêts, comme deux ados qui n’osent pas s’approcher. J’avais peur de faire un pas vers elle et qu’elle s’enfuie. Elle avait sans doute peur de me montrer qu’elle avait envie de mes bras. Alors je me suis rassis, et j’ai désigné la place libre à côté de moi pur qu’elle me rejoigne.
    
    Côte à côte, nous avons repris nos conversations du parc, ou plus exactement elle a repris l’évocation de ses souvenirs douloureux. Et j’ai compris. J’ai compris sa vie, sa détresse, sa peur de l’autre, sa dépression, ses angoisses. J’ai compris la confiance qu’elle avait en moi pour se confier ainsi, pour me montrer sa fragilité et ses doutes. Nous sommes restés ainsi plusieurs heures, sans voir le temps passer, à nous confier l’un à l’autre. J’ai pris sa main, qu’elle ne m’a pas refusée, puis je l’ai attirée vers moi pour qu’elle pose sa tête sur mon épaule, pour lui montrer que je la soutiendrais dorénavant, que je serais volontiers un socle solide pour elle, quoi qu’il advienne. Je me suis senti heureux d’être là, avec elle, sur cette place bruyante. Il n’y avait pas de plus bel endroit.
    
    Nous nous sommes ensuite revus régulièrement, sur la place, ...
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