1. Bien connaître son histoire pour ne pas la revivre


    Datte: 02/06/2018, Catégories: fh, bizarre, amour, nonéro, confession, mélo, portrait, coupfoudr, amourdura, amourpass, amourcach, consoler, attirautr, Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    Toute petite, toute menue, toute gentille, toute fluette, docile, travailleuse, jolie, espiègle, bonne copine, fêtarde, généreuse, à l’écoute, sans vice, câline, coquine, elle avait tout ce qu’il rêvait de détruire. L’emprise qu’il avait sur elle était totale, massive, brutale, exclusive et délétère. Elle en a subi des humiliations, des brimades, des coups, et pourtant elle l’aimait à s’en oublier, à tout lui pardonner, à espérer qu’il change, qu’il redevienne le gentil garçon qui lui avait fait si assidûment la cour avant de la mettre dans son lit et de lui passer une bague au doigt.
    
    Dix années d’un interminable calvaire, durant lesquelles les éclaircies étaient rares mais si rassurantes. Parfois, quand il était tout proche de l’ultime outrage, il se faisait à nouveau gentil et prévenant. Il pansait les plaies de sa victime consentante, l’embrassait, la complimentait, la dorlotait, se confondait en sincères excuses ; alors elle craquait à nouveau, lui redonnait sa confiance, acceptait sa contrition, lui ouvrait ses bras et ses cuisses. Ils faisaient l’amour tendrement, longuement, passionnément. Mais dès le lendemain, sans trop qu’elle sache dire pourquoi, il rentrait en colère, balançait ce qui lui tombait sous la main, l’insultait, la traitait de tous les noms, puis il la prenait par les cheveux, la traînait au sol, lui arrachait ses vêtements et l’obligeait à le satisfaire pour faire baisser la pression. Il lui imposait sa grosse bite et ses doigts, la prenait sans ...
    ... ménagement comme une poupée de chiffon. Elle se laissait faire, convaincue que l’orage allait passer, puis une fois la pression retombée, elle se cachait pour pleurer.
    
    Il est mort comme un con, comme il a vécu. Ivre au volant, il a raté un virage et percuté un convoi agricole de plein fouet. Heureusement, le chauffeur n’a pas été blessé, physiquement en tout cas. Et Marlène s’est retrouvée seule avec son chagrin, avec ses regrets, avec le sentiment que sa vie était terminée, et que c’était tant mieux, tellement sa vie était moche, tellement sa vie était triste. Elle n’avait plus d’amis, plus de relations sociales, et même plus de travail. Elle n’avait que ses souvenirs de souffrances, ses souvenirs de femme violentée, ses souvenirs de femme de rien.
    
    La tristesse s’est muée en mélancolie, puis tout doucement c’est devenu de la colère. De la colère contre lui, et de la colère contre elle-même. De la colère contre les gens, contre tous ceux qui n’avaient rien vu, contre tous ceux qui n’avaient pas aidé son mari à redevenir bon, qui ne l’avaient pas aidée, elle, à l’aider, lui. Enfin, de la colère contre la terre entière.
    
    Quand j’ai rencontré Marlène, ça faisait 3 ans qu’elle était seule, 3 ans qu’elle déclinait, qu’elle ne s’occupait plus d’elle-même ni de personne, 3 ans qu’elle n’avait pas fait le ménage chez elle, 3 ans qu’elle n’était pas allée chez le coiffeur ou chez l’esthéticienne. Son défunt mari avait réussi à la tenir encore sous son emprise en lui laissant une ...
«1234...8»