Redevance télévisuelle
Datte: 29/05/2018,
Catégories:
fh,
amour,
mélo,
coupfoudr,
amourpass,
Auteur: Patrik, Source: Revebebe
... déjà tard !
— Oui, il est tard… je vous accompagne jusqu’à la place.
— Merci, dit-elle, simplement.
Dehors, il fait encore bon, malgré l’heure tardive. Quatre cents mètres plus loin, la place où attend sa voiture. Pendant que nous marchons, elle dit soudain :
— Excusez-moi pour tout à l’heure, c’est vrai que j’ai un peu poussé le bouchon quand je cherchais après votre poste de télé…
— Je ne m’en souviens plus…
— Oh si, que vous vous en souvenez ! Je ne sais pas comment vous le dire, mais quand je vous ai vu, je n’ai pas pu m’en empêcher, c’était plus fort que moi…
— Ah bon ? Et pourquoi ?
— Nous sommes arrivés, dit-elle, coupant court à la conversation.
Voilà, la soirée est finie, elle va repartir chez elle. Je me demande quoi faire maintenant : la laisser partir quand même ? Ou la retenir coûte que coûte ?
— Eh bien voilà… eh bien, merci pour tout… dit-elle.
— Oh pas de quoi…
— Si, si, j’ai passé une bonne soirée !
— Heureux de vous l’entendre dire…
Un certain silence s’installe, la place est vide, au loin, quelques rares voitures passent. Je me traite d’idiot, j’aurais dû bondir sur l’occasion en lui répondant : « si vous avez passé une bonne soirée, vous en accepterez sûrement d’autres… » Mais là, l’instant est passé, c’est toujours facile après, pas sur le moment… Décidément, aujourd’hui, j’ai l’esprit d’escalier !
Elle est adossée à sa voiture, les mains dans le dos, elle sourit étrangement :
— Et aussi merci…
— Et en quel honneur ?
— ...
... Vous n’avez pas tenté d’abuser de la situation…
— Ma maman m’a bien éduqué… enfin, de ce que j’ai pu en retenir !
— Vous remercierez votre maman pour moi.
— Je n’y manquerai pas !
Décidément, je suis infoutu de saisir la moindre occasion ! Tant pis si je m’y prends mal, mais je décide de me lancer à l’eau :
— Euh… demain, samedi, vous faites quoi ?
Elle sourit d’une façon encore plus ambiguë. Les mains toujours derrière le dos, elle s’appuie délibérément sur sa portière :
— Qu’est-ce que je fais ? Oh, ça dépend…
— Ah…
— Pourquoi faites-vous ça ? dit-elle d’une voix douce.
Je la regarde d’un drôle d’air, je me pince les lèvres. Une bouffée de chaleur monte en moi. Je réponds d’un air lointain :
— Pourquoi je fais quoi ?
— Non… Pourquoi faites-vous ça ?
— Je… je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire…
Elle me regarde, toujours de cette drôle de façon, elle se penche même un peu. Je recule d’un pas. Elle avance légèrement aussitôt. Je me fige tel un poteau, avec l’étrange de revivre une certaine situation :
— Oh si, Jean, vous avez parfaitement compris, mais puisque vous aimez les points sur « i », je vais me faire un plaisir de vous les mettre !
— Comment ça ?
— Embrassez-moi !
Je me serais attendu à pas mal de choses, sauf à cette demande - non - cet ordre, dit gentiment, dit malicieusement, mais un ordre quand même. Tout ce que je trouve à dire, c’est :
— Pardon ?
— Vous avez très bien compris : embrassez-moi !
— Là… comme ça… ...