1. Redevance télévisuelle


    Datte: 29/05/2018, Catégories: fh, amour, mélo, coupfoudr, amourpass, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... valez bien ! Ça vous convient comme réponse ?
    — Pub connue ! Comme dirait mon petit frère, c’est d’un relou !
    — M’en fiche, je ne suis pas un « djeuns » mais un vieux machin qui a la trentaine bien entamée !
    
    Elle sourit, elle est nettement plus… mignonne ainsi. Ses yeux sont toujours humides mais ils pétillent :
    
    — Excusez-moi de vous contredire, mais d’après votre fiche, vous seriez plutôt dans la quarantaine…
    — Seulement dans un petit mois, alors laissez-moi profiter de ma trentaine triomphante avant que je ne dégringole dans la quarantaine avachie !
    
    Elle rit doucement.
    
    Durant cette soirée étrange et improvisée, nous parlons de tout. Toujours cette manie qu’elle a de ponctuer ses fins de phrases par des « vous ». Et d’autres tics qu’elle possède, mais des tics mignons. Après les pâtes, nous nous installons confortablement dans le canapé et, sans que je ne lui demande quoi que ce soit, elle me raconte son métier, les problèmes, les gens, ce concours auquel elle aspire tellement pour changer de condition ; elle me raconte sa vie, ses hommes qui sont partis, sans m’expliquer exactement pourquoi, ces diverses trahisons, tous ces échecs, tous ces ratages. Elle me lance, l’air las :
    
    — Vous comprenez pourquoi je suis dubitative envers les bonshommes.
    — J’en ai autant à votre service, mesdames ! Ce qui ne m’empêche pas d’espérer, tout comme vous, vous espérez après votre concours.
    — Ce n’est pas pareil !
    — Conceptuellement, c’est kif-kif !
    — Conceptuellement ...
    ... !? Vous en avez de ces expressions, vous !
    
    Elle rit doucement puis boit son verre. L’atmosphère est à la fois douce et singulière, je ne sais pas comment la décrire autrement. Je suis heureux d’être avec elle, je suis détendu, nous parlons de tout et de rien, elle est souvent spirituelle, une certaine façon de sautiller de sujet en sujet, de biaiser. Cécile a parfois des conversations étranges, des phrases ambiguës…
    
    — La vie végétative, vous en pensez quoi, vous ? demande-t-elle.
    — Vous faites allusion à quoi ?
    — À ces accidentés qui deviennent des légumes vivants, vous en pensez quoi, vous ?
    — Si ça m’arrivait, je préfère alors qu’on m’euthanasie, oui, je préfère être mort plutôt que cette non-vie et cet acharnement thérapeutique.
    — Et… vous oseriez l’appliquer à vos proches ?
    — Seulement si c’était leur conviction. Même si ça ne serait pas facile à appliquer, il y a toujours une marge entre ce qu’on dit et ce qu’on ose faire. Si c’est leur souhait, dans ce cas, oui. Pourquoi cette question ? Vous avez décidément des sujets de conversation pas très gais !
    — J’aime bien savoir… c’est tout.
    
    Elle change aussitôt de thème en abordant la Côte d’Azur et ses plages souvent minimalistes. Je ne cherche plus à comprendre. La soirée continue, agréablement, avec ici et là des petites piques, des mini affrontements. Je m’amuse, elle aussi. Les heures passent vite, le soir tombe, la nuit s’installe. Puis d’un coup, elle dit :
    
    — Désolée mais il faut que j’y aille… il est ...
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