1. Souvenirs de jeunesse


    Datte: 18/07/2021, Catégories: hh, grp, uniforme, grossexe, Oral hdanus, hsodo, aliments, traduction, Auteur: Edouard Roubi gnolle, Source: Revebebe

    ... héroïsme supposé pendant la retraite de France. Comme en même temps j’avais touché le montant de ma prime d’engagement, j’ai invité tous mes copains à manger Rue de l’Horloge, au restaurant du « Petit Poucet » ce qui était une folie étant donné que l’établissement n’était apparemment pas pour les soldats de deuxième classe.
    
    Après quelques bouteilles de rosé de Boulaouane, l’ambiance amena le maître d’hôtel à nous prier gentiment de vider les lieux. On s’apprêtait à casser les assiettes quand, d’une table du fond qui était d’ailleurs la seule occupée, en ce jour de semaine, par quatre civils, l’un d’eux, qui avait reconnu notre chef de pièce le brigadier chef Victor Molina, s’approcha en ordonnant au maître d’hôtel de dégager.
    
    Après avoir embrassé notre ami Victor à sa confusion, à notre avis plutôt affectueusement, il s’intéressa à la raison de notre présence dans cet établissement plus luxueux que notre cantine. Victor lui expliqua que nous arrosions mes beaux galons rouges tout neufs que j’avais eu, exceptionnellement - parce que l’habitude, dans la Coloniale, il fallait au moins trois ou quatre ans pour les mériter - au motif de ma bonne conduite pendant la retraite. Je n’allais pas leur expliquer que mon héroïsme avait surtout été de sauter une infirmière espagnole.
    
    Bref ! Le héros du jour fut invité avec ses copains à rejoindre la table du copain de Victor qui offrait le champagne.
    
    En 1941 il en restait encore quelques bouteilles au Maroc. En 1943, des ...
    ... margoulins le fabriquaient avec du mauvais vin blanc et du bicarbonate à l’intention des GI qui ne voyaient pas la différence avec le Coca-Cola. Le principal était l’étiquette.
    
    Nous n’étions pas dans un état où, dans les brumes de l’ivresse, on avait envie de demander à Victor comment il avait trouvé ce copain, qui eut d’ailleurs la bonté d’envoyer chercher une calèche pour aller décharger la viande saoule devant le poste de police du camp Bourgogne.
    
    Mais le lendemain, en revenant des Roches Noires à travers les champs de blé qui parsemaient encore la ville, je posais la question à Victor :
    
    — Comment l’as-tu connu ton copain Ben choucroute ? Il fait quoi ?
    — Il est propriétaire de deux ou trois minoteries, c’est un juif marocain, Ben Choukroun, pas Ben choucroute, connard ! Il est pédé, bourré de fric, et je l’ai trouvé dans ma « chasse aux tigres ».
    
    Deux ou trois fois il avait entendu l’expression dans la bouche de copains qui sortaient en permission de minuit, et à qui les copains, en rigolant, disaient « alors mec ? tu vas chasser le tigre ? » mais je n’avais encore pas compris à quoi il faisait allusion, et je n’avais pas posé la question de peur de montrer mon ignorance. Mais là je commençais à comprendre que la chasse aux tigres, c’était la chasse aux pédés comme moyen d’arrondir les maigres soldes de l’armée du Maréchal.
    
    — Si ça t’intéresse, me dit Victor, je peux t’expliquer.
    
    Je n’osais, pas lui dire, comme ça, franchement, que cela m’intéressait. parce ...
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