Le meurtre du docteur Ribowski - Histoires de Sexe

Le meurtre du docteur Ribowski

... sillon à la naissance de ses seins, barré par un rang de perles nacrées. Ses jambes étaient gainées de soie foncée et ses pieds chaussés d’escarpins de cuir noir.

Soudain, ses lèvres ourlées de rouge sombre s’ouvrirent sans qu’elle détourne le regard fixé sur le pianiste :

— Enfin ! J’étais certaine de vous trouver ici. Il suffisait d’attendre.
— Nous nous sommes déjà rencontrés ? demanda Armel, qui comprit simultanément qu’il connaissait la réponse.

La bouche délicate s’élargit en un sourire qui découvrit un bout de langue entre des dents parfaites.

— Je ne pense pas que vous avez oublié les circonstances de notre rencontre. Vous boitez encore un peu, il me semble.
— Le parking duBeast and Fury ? suggéra prudemment Armel.
— Je vous avais promis d’être là. J’ai tenu parole. Plus aucun soupçon ne plane sur vous !
— C’est vous qui avez fait changer d’avis les enquêteurs ?
— Eh oui !
— Permettez-moi d’en douter, répondit Armel avec une moue de scepticisme non feinte. D’où tiendriez-vous ce pouvoir ?

Le sourire se fit plus large, et simultanément la femme se carra dans le fauteuil, ce qui eut pour effet d’ouvrir la veste de smoking et d’écarter les pans du chemisier. Armel laissa glisser un regard sur un sein un peu lourd que laissait deviner la pénombre. Volontaire ou non ? Difficile à dire.

— Qui vous dit qu’il s’agit de pouvoir ? Pourquoi pas simplement de faits ?
— Admettons, répondit Armel toujours dubitatif. Alors, puisque tout est réglé, que ...

... voulez-vous ?

Un nouveau sourire, cette fois à l’attention du plafond, étira les lèvres. Simultanément, la femme s’enfonça un peu plus dans le fauteuil et croisa les jambes. Le faible éclairage permit à Armel de constater qu’elles n’étaient pas totalement gainées de soie fumée. Les bas laissaient découvrir une bande de chair claire, et au-delà un triangle de léger tissu blanc. Toute femme connaît l’image qu’elle donne, et celle-ci ne dérogeait certainement pas à la règle. Elle souhaitait visiblement prolonger l’entretien. Cela tombait bien : c’était l’occasion qu’Armel appelait de ses vœux pour découvrir les dessous du meurtre du docteur Ribowski

— Pourquoi êtes-vous aussi agressif, Armel ? Vous vous prénommez bien Armel, n’est-ce pas ?
— En effet, répondit l’intéressé. Vous vous êtes renseignée ? Beaucoup me connaissent ici.
— Moi c’est Evangeline, reprit la jeune femme sans relever le sarcasme, mais mes meilleurs amis m’appellent Eva. Je vous laisse le choix. J’habite Paris, mais je réside actuellement dans la région.
— Obligation professionnelle ?
— Non. Je n’ai pas d’activité fixe. Disons que je peux subvenir à mes besoins sans la contrainte d’un travail permanent.
— Une chance, répartit Armel sans conviction. Revenons à ma question : que voulez-vous, au point de m’attendre ici depuis plusieurs jours ?
— Simplement vous connaître. Après tout, vous me devez bien cela. Sans moi, vous pourriez être en prison pour longtemps. J’ai aussi quelques informations fraîches sur ...