Le meurtre du docteur Ribowski - Histoires de Sexe

Le meurtre du docteur Ribowski

... arc, mains pressées contre elle. Son ventre se soulevait et se creusait avec force, les cuisses serrées, accompagné à chaque mouvement du même soupir. Son orgasme dura longtemps et s’éteignit progressivement.

Pendant de longues minutes, la jeune femme resta allongée sur le canapé, la tête sur le côté, les yeux fermés. Une sérénité intense émanait de son corps maintenant apaisé. Enfin elle ouvrit les yeux et un sourire détendit ses traits. Armel n’avait pas bougé du fauteuil, comprenant qu’Eva n’était à ce moment qu’avec elle-même. Il aurait pu s’aider du spectacle qu’elle offrait pour un plaisir solitaire, mais il avait préféré imprimer ces instants dans sa mémoire. Puis Eva replia doucement ses jambes sous elle avant de s’asseoir sur le bord du canapé, toute pudeur oubliée.

— Merci, dit-elle avec un nouveau sourire, vous avez su me deviner. J’ai eu ce que j’attendais de vous.
— Moi aussi, répondit Armel, même si ce n’était pas du même ordre.
— Nous n’avions pas les mêmes enjeux.

Un nouveau silence s’installa.

— Laissez-moi me rafraîchir un peu, et nous dînerons ensuite. Il serait dommage de gâcher ce champagne et ce petit en-cas. Je dois vous avouer que j’ai un peu faim.

Eva se leva, ramassa les bijoux, les vêtements et les escarpins disséminés autour de la table basse et repassa la double porte. Au passage, elle avait modifié l’éclairage de la pièce, et la lueur crue des spots avait fait place à la chaleur des luminaires anciens.

Armel examinait les ...

... couvertures des ouvrages alignés dans la bibliothèque quand Eva revint. Elle avait revêtu une longue robe d’intérieur de soie bleu foncé qui rehaussait son teint clair dont elle avait gommé les rougeurs que l’exercice récent avait dessinées. Elle ne portait visiblement rien d’autre, mais toute charge érotique avait disparu, comme si les instants passés n’avaient jamais eu lieu.

— Reprenons place, si vous voulez bien, proposa-t-elle, retrouvant la tonalité un peu mondaine de leurs premiers échanges. Je suppose que vous avez encore des questions ?
— D’abord, parlons de vous. Pourquoi ce jeu ?
— La séduction est une arme redoutable que j’utilise souvent. Quand je fais l’amour, c’est pour obtenir un avantage : la réalisation d’un contrat, un silence, la promesse d’une transaction. Je n’ai aucune difficulté pour avoir les hommes que je veux. Et je sais faire le nécessaire quand ils hésitent.
— Vos armes sont redoutables, approuva Armel, se souvenant de leur rencontre auBristol Lounge.
— Mais ainsi, il ne peut y avoir de plaisir. Alors, le seul que je m’autorise est solitaire. Depuis mes plus jeunes années, mon fantasme est l’exhibition. Je marie les deux… quand je le peux.
— Évidemment, il serait difficile de l’assouvir avec vos « partenaires » habituels, qui pourraient l’utiliser contre vous. C’est plutôt le contraire que vous recherchez, je suppose ?
— Vous avez tout compris, répondit Eva.
— Avec moi, vous aviez une monnaie d’échange sans risque : les preuves de mon ...