Le meurtre du docteur Ribowski - Histoires de Sexe

Le meurtre du docteur Ribowski

... innocence dans un meurtre où tout me désignait. Une sorte de contrat dans lequel je j’aurais tout à perdre à dévoiler votre petit secret.
— Mais vous y avez tout gagné. Vous connaissez maintenant tous les détails sur cette fameuse nuit.
— Je crois. La femme aux cheveux gris avait dû repérer en moi un coupable parfait. Des antécédents un peu troubles, pas de famille, des besoins d’argent liés à mon train de vie au-dessus de mes moyens. Elle m’a fait absorber un cocktail de drogues. L’hôpital m’a transmis les analyses qui ont été faites après mon admission. J’avais dans le sang un échantillon de presque toutes les substances qui permettent de tenir debout sans être conscient.
— Elle vous a amené sur ce parking et vous a frappé pour simuler une bagarre avec sa future victime. Elle avait rendez-vous avec le docteur Ribowski et avait soigneusement préparé son assassinat, compléta Eva.
— Tout s’est passé comme prévu, sauf que vous étiez là et que vous avez tout filmé, ce qui vous a permis de confirmer mes dires. De cette épreuve, il me reste de grosses ecchymoses qui auront bientôt disparu et un excellent souvenir de notre rencontre, répondit Armel, amusé.
— Tout est parfait, alors, répliqua Eva sur le même ton. Profitons donc pleinement de ce dîner.

Les deux heures qui suivirent laissèrent un souvenir étrange à Armel. Eva était une femme cultivée, fine dans ses analyses et parfois féroce sur la société. À son regret, jamais il ne parvint à découvrir le moindre détail sur ...

... sa vie personnelle. Chaque fois qu’il s’en approchait, elle se défilait avec une aisance remarquable. Elle avoua toutefois être mariée et apporter des services à une multinationale peu regardante sur les méthodes, sans préciser davantage. Plus le temps passait, plus la douceur qu’elle avait manifestée après son plaisir charnel s’évanouissait et son assurance naturelle réapparaissait. Pour un peu, il se serait demandé s’il n’avait pas rêvé la soirée. Parfois, la robe d’intérieur laissait apparaître une cuisse ou un sein, sans qu’Eva se précipite pour y remédier, mais il s’agissait plus d’une marque de confiance que d’une provocation.

Vers une heure, Eva accompagna Armel à la porte d’entrée, lui serrant le bras avec ce qu’il lui sembla un semblant d’affection. Elle déposa un baiser léger sur ses lèvres.

— Nous avons passé une soirée rare, dit-elle. Vous m’avez beaucoup apporté et vous pouvez repartir définitivement apaisé sur votre rôle dans cette terrible affaire.
— L’avenir le dira, répondit-il. Tout est si étrange depuis.
— Vous m’êtes très sympathique. Jamais je ne me serais laissé aller ainsi autrement. Nous ne nous reverrons plus, et je dois encore vous faire quelques aveux.
— Je croyais que nous nous étions tout dit.
— Non, objecta Eva en regardant le jeune homme droit dans les yeux avec un air grave.

Armel venait de comprendre que le pire était à venir.

— La première chose est que je ne m’appelle pas Eva, mais je suppose que vous vous en doutiez.
— En ...