1. Le quartier à la lumière rouge


    Datte: 18/05/2018, Catégories: fh, prost, sexshop, hotel, miroir, init, nostalgie, Auteur: Julien Mar, Source: Revebebe

    ... restaient distanciés et impassibles ; le contraste était saisissant ! Nous étions loin des enterrements de vie de garçon qui trouvaient dans ce quartier le cadre parfait. Une bande de copains et la meilleure façon de profiter de cette atmosphère si particulière. Ne la résumez pas à la prostitution ; c’est bien plus que cela : c’est une sorte de carnaval permanent où tous les déguisements, toutes les excentricités sont possibles. Un quartier qui ne dort presque jamais, où les bars sont parfois ouverts sans interruption. Les broches des kebabs tournent sans discontinuer, il y a toujours des gens qui ont faim.
    
    La journée, ces bordels étaient plus calmes ; je pouvais parler un peu avec ces filles, celles qui faisaient le service de jour en quelque sorte. Une discussion de quelques minutes, jamais trop longtemps pour ne pas éveiller les soupçons sur mes intentions. Ne pas dire que je préparais un article en tant que journaliste. Ça fait trop curieux, presque flic.
    
    Beaucoup de seins siliconés, des tatouages presque sur toutes. Certaines avaient des physiques d’actrices porno ; elles étaient attrayantes pour les instincts masculins.
    
    La sodomie est à la première place des pratiques demandées qui ne se placent pas dans l’offre de base "masturbation-fellation-pénétration vaginale". J’avais eu cette information de la part d’une organisation qui aide ces filles. Dans la dizaine de bordels de ce quartier, tous les plaisirs pouvaient être assouvis : il suffisait de payer la fille ...
    ... qui propose la pratique.
    
    Je pensais naïvement que des clients étaient prêts à payer plus cher pour avoir une meilleure garantie de protection et de santé. On m’avait assuré du contraire : beaucoup demandent à payer bien plus pour avoir un rapport sexuel sans préservatif. Ça devait être un supplément d’adrénaline… Je n’étais donc pas fait pour être client régulier de ce genre de service. Dans mon métier, je découvre souvent des choses nouvelles sur mes contemporains qui me font parfois réfléchir.
    
    Les aurores sont terribles. La population nocturne achève son activité. Les prostituées sont irritables, fatiguées des clients alcoolisés ou drogués qui viennent finir la nuit en voulant s’en taper une, insultant copieusement celle qui n’a plus envie de faire un énième client. Les patrouilles de police semblent plus nerveuses. Çà et là, des poivrots ou des toxicomanes dorment sur les trottoirs, un morceau de carton pour les cacher un peu des regards. Verre brisé, seringues usagées, paquets de cigarettes vides, papiers gras de kebab… les balayeurs remettent le quartier en état ; bientôt vont débarquer un million de salariés travaillant dans la ville. La gare va grouiller de monde, le quartier sera traversé par ces gens pressés qui vont se rendre à leur bureau, attaché-case à la main.
    
    Je repense à George Grosz en rentrant à mon hôtel après cette nuit blanche à déambuler dans ces bordels, ces rues et ces sex-shops. Il s’est tué au petit matin en tombant des escaliers après une ...