1. Le quartier à la lumière rouge


    Datte: 18/05/2018, Catégories: fh, prost, sexshop, hotel, miroir, init, nostalgie, Auteur: Julien Mar, Source: Revebebe

    Ce tableau ne cesse de me fasciner. Je suis capable de rester de longues minutes devant lui pour en observer tous les détails. Et à chaque fois, j’en trouve de nouveaux. "L’hommage à Oskar Panizza" de George Grosz se trouve dans la Staatsgalerie de Stuttgart. Le bâtiment est d’une laideur sans nom, mais il y a quelques bijoux de l’expressionnisme allemand (disons les 30 premières années du XXe siècle allemand, si vous préférez) qui sont devenus comme des amis à qui je viens rendre visite de temps en temps. Ce que j’aime chez des peintres comme Grosz, Kirchner et surtout Dix, c’est la représentation de la ville, et surtout de ses bas-fonds. Là où on retrouve les éclopés de la première guerre, les agitateurs frappadingues annonçant la tempête nazie, les musiciens dans les bistrots et ses prostituées. Une ville dans la ville, fruit de l’incroyable essor urbain de l’Allemagne. Un monde aujourd’hui disparu, par les années qui s’écoulent certes, mais surtout l’aseptisation voulue par nos décideurs.
    
    Je suis journaliste dans une revue culturelle à Stuttgart. Franco-allemand, je couvre l’actualité de mon pays paternel, parfois en tant que correspondant pour la France dans différentes revues. Le boulot me plaît, il me permet d’assouvir mon appétit de curiosité. J’aime les expériences, essayer de nouvelles choses. Vers la fin de la quarantaine, je n’ai jamais vraiment eu l’envie de fonder une famille, avoir des enfants. J’ai une relation libre avec une chef d’entreprise. Elle a ...
    ... peu de temps, moi aussi. Je voyage souvent entre la France et l’Allemagne. Pour elle c’est plutôt Moscou, Londres, Taiwan ou San Francisco. Alors nous nous accordons autant de temps possible, tout en gardant chacun notre appartement.
    
    Elle a bien entendu des amants, j’ai mes maîtresses. Enfin, depuis un moment c’est plutôt calme pour moi de ce point de vue. Pourtant, je ne me suis jamais senti aussi bien dans mon corps et ma tête. Mes tempes grisonnent mais ça me va bien. Du sport en salle trois fois par semaine, une alimentation saine (trop de mes amis prennent du ventre à l’approche des 40 ans) et comme tout le monde me dit que ma barbe de 3 jours fait tellement le mec qui travaille dans la culture, alors je prends soin de l’entretenir. Avec Martina, on se mariera sans doute un jour. Quand elle se sera calmée avec ce train de vie qui l’épuise tout de même, je nous vois bien jeune-vieux couple à l’approche de la cinquantaine. L’avantage de ne pas vivre ensemble, c’est que la sexualité conserve sa fraîcheur. J’ai toujours plaisir à la serrer contre moi et à lui montrer tout l’effet qu’elle me fait. Dans son métier, l’apparence est primordiale : elle est son entreprise et se doit d’être toujours féminine et élégante. Ma sexualité me convient tout à fait, même sans petits écarts gourmands comme en ce moment.
    
    Depuis 2006, le gouvernement allemand a autorisé les bordels. Ce sujet m’intéresse, pour les multiples facettes qu’il contient et que je peux présenter en tant que ...
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