1. Le quartier à la lumière rouge


    Datte: 18/05/2018, Catégories: fh, prost, sexshop, hotel, miroir, init, nostalgie, Auteur: Julien Mar, Source: Revebebe

    ... comme un pacha pouvant déguster la femme qu’il désire. Les plus timides deviennent vite hardis, les plus frustrés des Casanova de caniveau. Les petites bites se prennent pour des acteurs pornos.
    
    J’avais alors d’autant plus de tendresse pour ces jeunes femmes que je remarquais ces clients venant faire leurs courses au rayon boucherie. J’avais toujours éprouvé des sentiments de profond respect pour le métier qu’elles faisaient. Elles étaient adorables, ces petites filles de joie, avec leur parcours chaotique, leurs blessures, leurs espoirs, ces bleus à l’âme qu’elles pensaient un jour surmonter, quand elles seront riches et qu’elles en auront enfin terminé avec ce boulot. Mais qui suis-je pour faire la leçon ? N’avais-je pas été moi aussi aux putes? Par curiosité, certes, mais est-ce une excuse quand on achète un corps ? La ritournelle du client qui veut se la jouer Richard Gere dans Pretty Woman me débectait, par contre.
    
    Faudrait pas noircir à l’excès le tableau, mais pas non plus tomber dans la guimauve. Mais qu’est-ce qui pouvait me faire écrire dans ce papier que certaines prostituées le font par choix, comme un métier qu’on choisirait ? Je repensai alors à ma seconde expérience. Si la première avait été plutôt une déception (dans la naïveté de mes 22 ans, je pensais être emporté par des tourbillons de sensations dans les bras d’une experte des choses du sexe !), cette seconde avait été pour moi une profonde émotion.
    
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    Cette journée, ...
    ... il y a environ cinq ans, était pleine de réflexions et de mélancolie pour moi. Sans vous en détailler les raisons, j’avais passé une bonne partie de la soirée à errer en ville, à marcher sans autre but que de ruminer tout ce qui me tracassait. Il faisait assez froid, nous étions en janvier. J’attendais de pouvoir traverser sur le passage piéton quand une jeune femme m’a accosté. Situation plutôt peu commune pour moi, elle me demanda ce que je faisais à me promener visiblement sans but et si je n’avais pas envie de me mettre au chaud. Elle portait un manteau noir et un bonnet de la même couleur en imitation fourrure. Ses cheveux blonds tombaient aux épaules. Son nez un peu rougi par le froid et ses yeux rieurs lui donnaient un air mutin.« Une jolie fille, pensais-je,mais que cherche-t-elle ainsi en m’abordant dans la rue ? » Je pensai tout de suite à une tentative de vol : une personne qui capte mon attention pendant qu’un complice me fait les poches ; mais personne autour de nous. Son allemand était parfait, mis à part un petit accent qui trahissait son pays d’origine.
    
    Devant mon étonnement, elle était alors devenue plus directe : elle m’invitait chez elle, juste à côté, pour passer un peu de bon temps si je le voulais. Je marchais donc avec cette jeune femme à mes côtés qui, sans être insistante, me proposait un moment tarifé avec elle. Une tasse de café chez elle ne coûtait rien, et nous serons mieux pour discuter de certaines choses dans son appartement. Mes pensées se ...
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