1. Le quartier à la lumière rouge


    Datte: 18/05/2018, Catégories: fh, prost, sexshop, hotel, miroir, init, nostalgie, Auteur: Julien Mar, Source: Revebebe

    ... de manière dramatique), ses putes plus ou moins occasionnelles (selon les besoins, pour s’offrir ces petits cailloux), ses bordels, ses bars à arnaque (on dit aussi bar à hôtesses) où, à peine entré, on vous met une bouteille de champagne à 350 € qu’il vous faudra payer sous la menace des molosses qui encadrent le patron, et ses supermarchés du sexe où vous allez trouver de tout. Ajoutez-y des kebabs, des magasins de téléphonie et une population bigarrée.
    
    C’était ainsi que je déambulais, un peu au hasard, pour m’imprégner de cette atmosphère. Il y avait du monde à 22 h. Le beau temps était bon pour les affaires, et les prostituées s’alignaient sur certains trottoirs. Elles étaient complètement cabossées. Il s’agissait là de la plus basse qualité de filles qu’on pouvait trouver. Les junkies – alcooliques pour la plupart – au style vulgaire et au maquillage ayant un peu dérapé sous les tremblements des mains provoqués par le manque. Elles avaient parfois des hématomes sur les avant-bras, certaines sur la mâchoire ou le front. Traces d’injections ou coups du souteneur. Elles abordaient les clients, se forçant à sourire pour montrer des dentitions imparfaites. La pipe à 20 €, le sexe à 30 €. « La sodo, c’est 50, mon chéri, si tu es gentil. » Certaines vendent la fellation à 5 €… il faut en vouloir pour accepter ; ne pas avoir peur non plus. C’était le Lumpenproletariat de la baise, comme le dirait Marx, l’avant-dernière station avant la mort.
    
    Les bordels sont de ...
    ... plusieurs catégories : les maisons où l’on peut déambuler à travers les étages et les couloirs ; ceux de Hamburg, comme aux Pays-Bas, où vous voyez ces femmes derrière une vitrine, et ceux qui ressemblent à un bar de nuit avec des filles qui défilent devant vous pour en choisir une (ou non). Mais ensuite, vous avez toute la diversité des bordels illégaux, les filles qui viennent pêcher le client dans la rue pour les inviter à les suivre dans un hôtel qui ne vit que de ça, et où l’hôtelier est en fait un taulier.
    
    L’hôtel où je créchais servait à ça. Même à la belle-mère que vous détestez, vous ne voudriez pas lui offrir une chambre dans ces taudis. Vous entendez constamment les allers et venues des clients, les portes qui claquent, les gloussements des filles. La première catégorie ressemble à un hôtel, sauf qu’il n’y a pas de réception. Les chambres sont ouvertes ou fermées selon l’occupation des lieux et la disponibilité des filles. Elles restent devant l’entrée de la chambre qu’elles louent à la journée ou à la semaine, debout ou sur une chaise de bar. D’autres sont assises sur leur lit à tapoter sur leur smartphone, sans se préoccuper d’autre chose. Leur style n’a rien à voir avec celles de la rue. Elles sont plus coquettes, mieux maquillées, et bien entendu légèrement vêtues. Il fait très chaud dans ces lieux. Dénudées comme elles sont, il leur faut toujours du chauffage, été comme hiver.
    
    Je pourrais aussi vous parler de celles qui se vendent sur Internet. Elles font de ...
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