1. Une lueur dans les ténèbres...


    Datte: 18/05/2018, Catégories: fh, jeunes, médical, uniforme, amour, massage, Oral pénétratio, historique, Auteur: Sofie, Source: Revebebe

    ... besoin d’être ingénue puis le temps joue contre nous.
    
    — Soldat Antoine, s’il vous plaît, suivez-moi… Je désire vous dire un au revoir qui aura sans doute la noirceur d’un adieu.
    — Mais je ne peux pas. Vous le savez très bien, mon chef de camp m’attend. Mademoiselle Isabelle, votre peine me touche et elle ne m’étonne pas. D’ailleurs, j’avais un présent pour vous et…
    — S’il vous plaît, vous voulez me faire plaisir, alors acceptez ma requête. Vous ne me laissez pas le temps de me préparer à votre départ, alors donnez-moi de quoi amoindrir votre absence, en acceptant ma demande.
    — Mademoiselle Isabelle, je suis navré. Vous me manquerez et je vous jure de vous écrire. Mais j’ai ordre de revenir…De nouveau, je l’interromps, les yeux humides par la peine et meurtrie par son comportement.
    — Que risquez-vous ? Etre fusillé ? La mort ? Chaque minute nous la risquons vous et moi. Vous avez un cadeau, j’ai le mien, mais il faut que vous me suiviez, maintenant ou alors partez. Soldat.
    
    Le dernier mot tombe lourdement afin de le blesser. Je n’accompagne pas ce mot, de « soldat », obligatoire par le règlement, par son prénom, Antoine, notre seule marque d’affection.
    
    — Vous perdre de vue est déjà beaucoup, alors perdre votre estime m’est impossible. Soit, je ne sais si vous avez raison cependant je vous suis.
    
    Je sais d’avance que cette phrase est lourde de sens et qu’elle ne s’effacera jamais de ma mémoire.
    
    Suivie de près, je commence à marcher d’un pas rapide en direction ...
    ... des tranchées de la seconde ligne. Peu à peu, malgré les sentiments qui se bousculent en moi ; la tristesse de voir partir ce beau jeune homme, la folie de ma demande qui m’emmène je ne sais où, les précautions, les habitudes de méfiance m’habitent lorsque nous pénétrons dans la tranchée. Le corps courbé pour éviter une éventuelle balle, l’oreille tendue pour discerner le moindre avertissement, le moindre bruit. La tranchée se fait plus étroite. Il faut éviter de marcher sur les hommes étendus dans l’attente d’un assaut ou sur leurs sacs. On esquive les regards graves et apeurés. La peur lutte avec mon excitation du moment, je suis au plus haut point perturbée.
    
    Nous ne nous sommes échangé aucun mot depuis quelques minutes, dans ce contexte toute conversation est futile et encore plus un adieu.
    
    Prise d’un élan de panique, j’attrape la main d’Antoine et commence à courir, faisant attention à éviter les ornières. Les autres soldats ne sont pas si étonnés, voir une infirmière courir n’est plus anecdotique, sans doute encore un autre drame, une autre explosion ou un sniper embusqué.
    
    Soudain, je m’arrête face à une porte encadrée de sacs de sable et de terre boueuse. Essoufflée, anxieuse et pourtant sûre de mon choix, de mon emportement. Je pousse la porte et rentre avec l’ombre de mon complice à l’intérieur.
    
    C’est le soldat qui se met à parler en premier.
    
    — Mademoiselle Isabelle, que faites-vous ? Je veux bien vous suivre, certes, mais là c’est le logis du colonel ...
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