1. Une lueur dans les ténèbres...


    Datte: 18/05/2018, Catégories: fh, jeunes, médical, uniforme, amour, massage, Oral pénétratio, historique, Auteur: Sofie, Source: Revebebe

    ... éphémères vu qu’il est impossible de prévoir pour le lendemain. Qui sera là ? Et dans quel état ?
    
    Voilà pourquoi je suis toujours volontaire pour aller chercher le courrier. D’autant que je suis l’une des infirmières volontaires pour les brûlés, tâche pas facile. Alors en contrepartie, on m’offre cette petite pause.
    
    Pause d’autant plus agréable qu’Antoine est de la même région que moi. Il a vécu à quelques kilomètres de mon village. Nous nous entendons très bien et je dois le dire il est assez mignon. Et ce n’est pas du tout l’uniforme qui fait cela. Non, sûrement pas son uniforme sale, ses bottes boueuses. Ce n’est pas sans doute ses traits tirés par la fatigue, le stress ou l’inquiétude. Néanmoins, il garde un charme, des yeux bleus tranchants, de petites lèvres fines. Ce qui m’a tout de suite frappée, c’est sa voix douce et sa gentillesse. C’est un comportement si étrange dans ce contexte. Je me suis toujours demandé comment un si charmant garçon pouvait être dans cet enfer. C’est aussi pour cela que je l’apprécie, il me permet d’évacuer un peu toute cette ambiance.
    
    Comme tous les jours, Antoine et moi arrivons, malheureusement à la fin de notre mission. Je dois retourner à l’infirmerie. Je lui tends la sacoche et je lui serre la main. (La bise est impossible dans le cadre militaire et trop s’attacher à une personne pendant la guerre est chose à éviter). Nous allons nous séparer, en espérant nous revoir le lendemain. Je lui dis :
    
    — Au revoir, et sans doute à ...
    ... demain.
    — Oui, enfin, je ne sais pas. À vrai dire, mademoiselle Isabelle… Je pars demain. Dit-il avec une gêne ostensible.
    — Demain, mais pourquoi ne m’avoir rien dit ! Antoine… Heu, soldat Antoine. Mais vous partez où ? Votre service est…
    — … Fini non. Bien au contraire, je suis déplacé. Je vais rejoindre une nouvelle compagnie sur le front Nord.
    — Au Nord ! (Au fond de moi, tout se bouscule, Antoine va s’en aller, ce sont nos derniers mots) Pourquoi ne m’avoir rien dit ! Je pensais que l’on se disait beaucoup de choses !
    — Calmez-vous, Isabelle. Si je n’ai rien dit, c’est que je n’aime pas les au revoir et encore moins lorsqu’ils vous sont adressés. Ses mots se terminent par un regard tendre en ma direction. Il se veut rassurant, mais il sait tout comme moi la situation sur le front Nord. Et surtout il sait que les chances de se revoir sont insignifiantes.
    — Soldat Antoine, je ne peux vous laisser partir comme cela. Nous allons nous quitter… être séparé plutôt. Mon cœur bat à tout rompre, je saisis sa main comme dans un réflexe et la serre afin d’apporter de l’ampleur à mes mots. Je suis rouge comme une pivoine, je ne sais quoi dire, alors j’agis.
    
    Je monte sur la pointe de mes pieds et dépose un bref baiser sur ses lèvres, jetant aussitôt un regard autour de nous. La tendresse n’est pas compagne du champ de bataille. Etonné mon vis-à-vis ne trouve comme réponse qu’un sourire gentil et plein de charme ce qui me fait rougir de plus belle. Au point où j’en suis, plus ...
«1234...9»