Les Amazones - Épisode 3 - Histoires de Sexe

Les Amazones - Épisode 3

... armes l’avaient dépouillée des oripeaux de notre civilisation pour lui apprendre autre chose. Elles lui avaient fait goûter à la liberté et, sans doute, à la volupté de la chair. Si elles étaient expertes dans l’art de la guerre, on pouvait penser qu’elles l’étaient aussi en matière de plaisir. Je soupirai et repris calmement le fil de notre échange, mais j’avais le cœur battant. J’avais déjà été surpris deux fois par ses réactions. Que me réservait-elle encore ?

— Je suis prêtre, pas soldat. Ce qui m’importe est d’assurer votre salut. Notre Église saura vous vous accueillir et vous protéger comme la fille prodigue que vous avez été. Vous accepteriez de vous confesser ? Soulager votre conscience pourrait vous apaiser.
— Me soulager ? Vous avez raison…

Ce qu’elle fit alors ne fut pas pour m’étonner. De l’air le plus naturel du monde, elle délaça son corsage, fit glisser sa jupe à ses pieds. Elle l’envoya à l’autre bout de la tente d’un coup de pied aussi gracieux que nonchalant. Elle s’adossa à un coffre et me regarda, sans se soucier de sa nudité.

— Je ne supporte plus tous ces tissus sur ma peau. Avec cette chaleur, c’est insupportable.
— Très bien, mettez-vous à l’aise. Mais inutile d’avoir des d’illusions. Vous ne m’aurez pas une troisième fois.
— Soyez sans crainte. Avec ces Indiens, j’ai tout fait, tout subi. La fortune de la guerre a fait de moi un butin dont ils ont profité. ...

... J’avais une couleur de peau, des cheveux, des formes différentes alors ils ont usé de moi. Comme ils le voulaient. J’ai soulagé les maris de leurs femmes et les femmes de leurs maris… J’ai initié les jeunes et redonné le goût de la vie aux anciens…

Elle me toisa avec une lueur insolente dans le regard. Et baissa la tête. Mais c’était pour mieux me narguer. Le ton ironique qu’elle affecta pour parler me le fit immédiatement sentir.

— J’ai beaucoup péché.
— Et il vous sera beaucoup pardonné.

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Là s’arrêtait la première liasse. Les premières lueurs du jour commençaient à percer. Le Père Supérieur rangea dans son coffre les feuillets qu’il n’avait pas encore fini de parcourir. Quels débauchés que tous les protagonistes de cette histoire. Et quel tempérament. Était-ce une comédie ou une tragédie ? Il n’aurait su dire. Mais il tenait absolument à lire la suite et à connaître, peut-être, l’identité de cette mystérieuse Amazone des Amériques. Cependant, une chose était sûre désormais, il brûlerait tout ceci, une fois sa tâche accomplie. Doña Helena, sa sœur, sœur Inès… À cette allure, toutes les grandes dames de Nouvelle-Espagne allaient voir leurs réputations entachées. Combien d’autres âmes égarées ce débauché avait-il culbutées au gré de ses aventures ? Dommage, mais tout ceci devrait disparaître. Pour l’honneur de l’Espagne et la tranquillité de l’Église.

À suivre…