1. Les Veilleurs (1)


    Datte: 02/07/2021, Catégories: Hétéro Auteur: Doogy Woogy, Source: Xstory

    ... donc. Cela lui conférait un look auquel elle n’était pas vraiment habituée. Elle se regarda plus qu’elle ne se contempla dans la porte vitrée de l’armoire ; elle ressemblait à une sauvageonne. Elle ébouriffa ses cheveux. Une ourse, c’est l’image qu’elle avait face à elle. Était-ce le tissu rêche qui frottait contre ses seins ? Était-ce ce même tissu plaqué contre ses fesses ? Elle éprouva dans son ventre une sensation qu’elle n’avait pas prévue.
    
    Elle ouvrit la porte et s’arrêta dans l’encadrement. Elle posa les mains de chaque côté sur les battants, comme si elle voulait écarter l’ouverture. Les jambes légèrement écartées, elle offrait sa silhouette déhanchée. Pour la deuxième fois depuis qu’elle était sortie de la douche, il faillit laisser tomber sa mâchoire.
    
    ─ Je te plais comme ça ?
    
    ─ Oh, Sainte Paire, ne me soumets pas à la tentation !
    
    ─ De quelle paire parles-tu donc ? De la mienne ou de la tienne ?
    
    Il lui fallait botter en touche, et rapidement. Certes, il était trop tard pour masquer son trouble, mais il était hors de question de le laisser s’éterniser. Cet échange devait rester dans le domaine du jeu, au pire un petit moment d’égarement.
    
    ─ Après cette longue marche dans le froid, peut-être as-tu une petite faim ?
    
    ─ Pas spécialement. Mais si tu te prépares quelque chose, je veux bien te piquer une ou deux bouchées.
    
    Il mit dans le four ce qu’il lui restait de hachis parmentier. Un bon hachis fait maison qui lui tiendrait au corps après cette ...
    ... virée nocturne. Alors que le plat se réchauffait, il s’engouffra dans la douche ; il laissa couler une eau pas trop chaude sur sa peau, dans l’espoir que le trouble qu’il venait d’expérimenter s’en aille le plus vite possible. Il se pencha en avant, coupa l’eau chaude et laissa l’eau froide tambouriner sur sa tête. Il n’arrêta que lorsque ses dents se mirent à claquer.
    
    Elle n’avait pas résisté longtemps. A peine quelques minutes et elle s’était endormie comme une masse. Soit ! Il n’était plus question d’appeler un taxi lorsque ses vêtements seraient secs. Il traversa le salon sur la pointe des pieds et revint avec une épaisse couverture qu’il posa délicatement sur son frêle corps. Il éteignit. La pleine lune éclairait la pièce, et sa lumière sculptait son visage naturellement pâle. Elle souriait comme si elle avait déjà oublié ce qu’elle avait failli vivre. Il la contempla un moment, sans réussir à tourner les talons. Ses cheveux blonds en bataille accrochaient des reflets argent dans leurs boucles. Il admira encore l’arcade sourcilière qui délimitait le front lumineux et l’œil clos, tapis dans l’ombre.
    
    L’odeur du hachis réchauffé le sortit de sa contemplation. Une fois repu, il gagna sa chambre et se glissa dans ce lit aux draps froids. Il se délecta de ce contact. Il s’étira comme s’il pouvait ainsi absorber plus de fraîcheur. A son tour, il tomba dans les bras de Morphée.
    
    Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’il avait basculé dans le sommeil ? Une sensation que ...
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