Un paisible dimanche de mai... - Histoires de Sexe

Un paisible dimanche de mai...

... l’étudiant, jaillissant dans la pièce avec à la main un sac en papier bien dodu.
— Espèce d’idiot ! Tu m’as fait peur ! J’ai cru que…
— Quoi ? Qu’on voulait abuser de toi dans ton bain ?

Je ne répondis pas, consciente de ce que mes craintes pouvaient avoir de ridicule. Et, surtout, vexée d’avoir été si facilement percée à jour.

— Remarque, avec ce que je vois en ce moment, un violeur aurait des circonstances atténuantes !
— C’est ça, fiche-toi de moi ! J’ai même pas entendu ta moto, alors… Ça aurait pu être n’importe qui.
— Ça te suffit pas, un étudiant au sommet de sa forme sexuelle ?
— Aha ! Très drôle…
— Si tu veux savoir, je me suis garé un peu plus loin. Je pensais te surprendre au lit… avec un bon p’tit déj-croissants !
— Merci, mais fallait pas… et puis, j’ai déjà bu mon café.
— Je peux peut-être faire autre chose pour toi, dit-il, s’approchant et me tendant ses lèvres.
— Mmmh… Pourquoi pas ! répondis-je, en prenant sa tête bouclée entre mes paumes humides.

Exactement ce qu’il me fallait. Je me mis à butiner ses joues, son menton, son nez. J’entendis un paquet choir sur le carrelage et aussitôt, la bouche de Thomas se souda à la mienne, sa langue insistante et ses mains partirent de concert explorer mon corps. Le petit salaud ne perdait pas de temps…

Plus tard, bien plus tard, nous reprenions notre souffle sur mon lit éventré. J’étais toujours à poil et loin d’être sèche. Même plutôt mouillée, par endroits.

— Thomas ?
— Hum ?
— J’ai quelque ...

... chose à te demander, dis-je, enroulant une boucle humide sur mon doigt.
— Quoi ! Encore ? Tu vas m’user, à force…
— Imbécile ! Non, c’est à propos des photos. Celles que tu as prises hier soir. De moi, de nous…
— Heu… Oui, et bien ?

Je me tournai sur le côté et posai ma joue sur son bras, cherchant à capter son regard. Des paillettes d’or brillaient dans ces yeux-là. Je ne l’avais encore jamais remarqué.

— Il faut que tu les effaces.
— Hein ? Tu plaisantes ! T’es bandante à mort, là-dessus !

Je ne pus m’empêcher de sourire, flattée. Ah ! Ces mecs et leur obsession du corps féminin…

— Ben, la fille « bandante-à-mort », elle souhaiterait rester incognito, si tu vois ce que je veux dire.
— Personne verra jamais ces photos, à part moi. Tu peux me faire confiance…
— Je te fais confiance. Mais je serais encore plus sûre de ça si tu les virais, Thomas. Là, tout de suite, devant moi.

Pendant près d’une minute, il ne dit rien. Puis il se leva et partit chercher son appareil. Joli petit cul, notais-je, au passage. J’aurais dû avoir honte de moi, mais même pas.

Thomas se réinstalla sur le lit, un brin bougon. Je le regardais faire, tandis que ses doigts experts parcouraient les menus du Nikon. Enfin, il me montra l’écran LCD au dos de l’appareil. La carte mémoire était bien vide.

— Satisfaite ?
— Hum… Oui, assez ! Allez, fais pas cette tête-là ! Tu as le modèle, toute à ta disposition…
— Ah oui, vraiment ?
— Vraiment, oui. Je ferai ce que tu voudras, quand tu ...