La loi du talion - Histoires de Sexe

La loi du talion

... voix enjouée. Vous me suivez ?

Puis il aperçut du coin de l’œil le sang sur le bras de Liana.

– Dites, vous vous êtes fait mal ? Il faut mettre un pansement, ma petite ! fit-il remarquer avec une quasi indifférence.

Et il continua son trajet, accompagné d’une douzaine d’élèves et de professeurs. Les deux jeunes femmes restèrent perplexes un bon moment, puis entendirent le directeur commencer à annoncer la remise des diplômes au micro. Tout le monde se précipita dehors. De toute évidence, Fanny ne savait pas quoi faire. Elle se tourna alors vers le jeune homme aux yeux si verts, qui n’avait pas dit un mot.

– Matthias, est-ce que tu peux emmener Liana en haut, s’il te plaît ? implora-t-elle. Il y a une armoire à pharmacie dans la pièce de la photocopieuse…

– Bien sûr ! répondit le jeune homme avec un immense sourire. Tu peux compter sur moi, Fanny. Euh, le directeur t’attend, il a pas l’air content… ajouta-t-il en lançant un regard par la fenêtre, par-dessus leurs têtes.

– Je dois y aller ! s’exclama Fanny. Tiens, prends les clés de l’étage…

Elle se tourna une dernière fois vers Liana qui essayait d’attirer son attention depuis une minute ; peine perdue, la jeune secrétaire se glissa à travers la porte et rejoignit le directeur sur l’estrade.

– Vous venez ? fit le jeune homme.

Il contourna la table. Liana le regarda pensivement.

– Je suis désolée, je voulais lui dire que ce n’était pas la peine… je peux rentrer chez moi et me faire un bandage, ce ...

... n’est pas très profond… déclara-t-elle avec gêne.

Il jeta un coup d’œil sur l’entaille.

– Non, il vaut mieux faire un petit garrot et désinfecter la plaie, affirma-t-il. Suivez-moi.

Liana n’osa rien dire, mais la perspective de rester seule avec cet inconnu dans les couloirs sombres et déserts de l’école, au dernier étage, n’avait rien de réjouissant. Elle devait se méfier de tout le monde…

– Allons, venez, insista-t-il d’une voix un peu moqueuse. Je ne vais pas vous manger…

Liana le suivit de mauvaise grâce, avec un sourire forcé, et remarqua au passage que plusieurs personnes parlaient dans la pièce d’à côté. Elle s’arrangea pour toussoter et ainsi attirer l’attention de l’une d’elles, qui les regarda monter l’escalier. Au moins, quelqu’un les aurait vus monter, au cas où. Fanny faisait confiance au dénommé Matthias, mais Liana n’était pas obligée de l’imiter. Sa sœur s’était souvent trompée dans ses jugements, par le passé…

– Alors comme ça, vous vous appelez Matthias ? commença Liana, pour détendre l’atmosphère, alors qu’ils montaient l’escalier.

En même temps, elle se tenait le bras. Sa paume était humide de sang tiède. Il se retourna vers elle, juste le temps de la gratifier d’un coup d’œil énigmatique.

– Oui.

– C’est un joli prénom. Dites-moi, Matthias, on ne vous remet pas de diplôme, à vous ?

Le jeune homme éclata de rire dans l‘obscurité qui venait de les engloutir. Puis il appuya sur l’interrupteur du deuxième étage, et ils continuèrent ...