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Les souris dansent
Datte: 12/06/2021, Catégories: fh, ff, Auteur: Clubescargot, Source: Revebebe
... j’avais préparées mentalement pour lui signifier qu’elle me plaisait me parurent totalement inappropriées. J’avais juste envie de la prendre dans mes bras, de franchir cette barrière d’intimité, cette gêne encore présente entre nous. Je tendis la main vers ses cheveux. Elle détourna le regard et pencha la tête vers moi. Machinalement je fis le même mouvement. Nos crânes entrèrent en contact et s’appuyèrent l’un contre l’autre. À peine quelques millimètres séparaient nos pensées. Ses doigts glissèrent à leur tour sur mon cuir chevelu, s’attardant autour de mon oreille. J’avais dû être un chat dans une vie antérieure. Nous restâmes ainsi à regarder le fleuve dans une position étrange jusqu’à ce que nos têtes roulent dans un mouvement commun et que nous nous retrouvions nez à nez. Ses yeux de biche étaient encore plus beaux de près. Cette fois-ci, c’est moi qui détournai le regard en fermant les yeux. Je déposai un baiser sur le coin de sa lèvre supérieure, goûtant son microrelief. Elle entrouvrit la bouche et la pressa sur la mienne avec une ardeur insoupçonnée. Je caressais lentement son visage d’une main, mémorisant la courbe de son sourcil, la fermeté de sa joue, l’arrondi de son nez, et son dos laissé nu par la forme de sa robe de l’autre main. Je n’avais pas envie d’une fille. J’avais envie de cette fille, de ce qu’elle me laissait voir d’elle, je voulais la connaître à fond. — Tu habites loin ? demandai-je entre deux baisers. — Non, à trois stations de ...
... métro. Je réfléchis un instant. — Attends, mon bureau est encore plus près et il n’y a personne aujourd’hui. Et nous partîmes sur mon vélo, à peine alourdi par une demoiselle et une gratte, en amazone sur le porte-bagages. Je n’avais jamais été aussi empressée de me rendre sur mon lieu de travail. Par mesure de précaution je mis un tour de clé de l’intérieur. Il n’y avait aucune raison pour que quiconque vienne en dehors des heures d’ouverture. À part une détraquée comme moi, qui risquait de perdre son job en amenant quelqu’un d’extérieur au service. Yaelle siffla d’admiration devant la vue panoramique. Elle joua à reconnaître les monuments et à trouver son immeuble. Les arbres le long du fleuve avaient pris leur couleur rousse d’été indien. Yaelle me rejoignit sur le tapis où j’entrepris, non sans peine, de la libérer de sa robe. — Je l’ai piquée à ma coloc. — Tu as très bien fait. Je ne me lassais pas de parcourir sa peau, suivant les lignes de bronzage de son haut de maillot de bain. Ses petits seins piriformes étaient à la fois doux et fermes. J’embrassai son ventre, orné d’un bijou sur le nombril. — Parce que je n’aime pas mon ventre. — Quelle idée ! Tu vois cette ligne de la petite culotte qui traverse le ventre ? et ce creux qui se forme de chaque côté où tu as envie de glisser un doigt ? Ça, c’est beau. Et ça ne peut pas exister sans la bosse du ventre. Joignant le geste à la parole, je la débarrassai de son dernier pan de tissu. Le petit clown ...