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Les souris dansent
Datte: 12/06/2021, Catégories: fh, ff, Auteur: Clubescargot, Source: Revebebe
... puis je finissais par me résoudre à vivre ma vie de grande personne, seule ou en compagnie suivant mes besoins du moment. Nous étions peut-être tels deux chats échaudés craignant l’eau froide, ayant quitté nos conjoints respectifs avec lesquels nous n’étions pas heureux, mais n’étant pas prêts ou bien pas faits pour nous remettre en couple. Dans un flou indéfini où nous étions bien ensemble sans être ensemble. Pas un couple. Pas juste des amis. Pas que des plans Q. Définis par la négation et en fait par… rien ? Il y avait là quelque chose d’insécurisant, loin des promesses d’amour éternel des contes de fées. Rien ne pouvait me garantir qu’une autre princesse n’allait pas venir ravir son cœur d’artichaut et vice-versa. Et à la fois ce fragile équilibre définissait notre relation dans la mesure où si l’on se voyait, c’était forcément parce qu’on le désirait sincèrement. Nous étions sûrs de ne pas nous raccrocher à un sens du devoir ou à un quelconque morceau de papier. Ni le passé ni le futur ne venaient nous angoisser, seul comptait le présent, et notre sacro-saint « pourvu que ça reste simple ». Une jolie nymphette s’avança vers notre table, du genre pin-up roots en robe vintage, bardée de tatouages et de piercings. Elle sourit, glissa un papier dans la grande main de Polo et s’éclipsa. Il déplia ses doigts et regarda, incrédule les chiffres d’un numéro de téléphone portable. Je ne nierais pas que j’avais eu un petit picotement au cœur, une sorte de vieux ...
... réflexe de peur, d’être remplacée par une autre, peur qui me parut aussitôt ridicule et qui fut remplacée par une joie sincère. Je mesurais combien il était reposant de ne pas être l’unique source de satisfaction affective et sexuelle de l’autre. Je déposai un baiser dans le creux de son cou. — T’en as de la chance ! Elle a bon goût et du courage. — Je t’aime ********** Le soir même je décidai d’écrire à Yaelle. Elle ne semblait faire aucun pas en ma direction, mais ne refusait pas mes prises de contact. Il était temps d’être un peu plus directe. Nous avions convenu de boire un pot au bord de l’eau, histoire de profiter du grand air. Elle apparut dans une ravissante robe bleue à pois blancs, dont les fines bretelles soulignaient ses épaules délicates et se rejoignaient dans le dos. Elle avait apporté des rafraîchissements et, à ma grande surprise, une guitare. — Je l’ai piquée à mon coloc, expliqua-t-elle. Je sortis un paquet de biscuits salés de mon sac à dos. Yaelle gratta quelques accords et fredonna une chanson, de Brel avait-elle précisé, de sa petite voix délicate. Je ne reconnus pas le morceau et ne pus qu’ouvrir grands mes yeux et mes oreilles pour ne pas perdre une miette du spectacle qu’elle m’offrait. Elle était tout simplement magnifique. Je n’avais pas de mètre assez grand pour mesurer ma chance. — Voilà, c’est tout ce que je connais, s’excusa-t-elle. — Bravo, c’est déjà beaucoup plus que moi ! m’exclamai-je. Merci ! Toutes les phrases que ...