1. La mère de Jean (5)


    Datte: 09/06/2021, Catégories: Divers, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    Il disait se prénommer Gustave. Rien de moins sûr, mais Adèle s’en fichait. Ce type avait surement plus de soixante-cinq ans, mais il gardait une forme olympique. Il leur offrit du champagne et devisait gentiment, sur des sujets assez variés. Apparemment il était un habitué de Lucie. Avec elle il parlait de peinture et pour rire il s’adressa à Adèle.
    
    — Vous en pensez quoi vous, ma chère Adèle de l’origine du monde ?
    
    — Vous voulez parler du tableau de Courbet ? À vrai dire… un sexe assez bien représenté. Je ne l’accrocherais pas dans mon salon, mais, j’avoue que c’est joliment peint.
    
    — Tu connais ça toi, Adèle ? Un Courbet ? L’origine du monde est un Courbet ? C’est parent avec celui de la radio ?
    
    — Je pense ma douce Lucie que c’est le grand-père de votre Julien.
    
    — Ah bon !
    
    — Mais oui. L’origine du monde représente un sexe au naturel, tel qu’on les trouvait encore au début du vingtième siècle.
    
    — Vous voulez dire avec des poils partout ? Tu entends ça, Adèle ? Les poils qui font encore fantasmer certains hommes.
    
    — Mais oui, et je l’assume. Vous êtes aussi rasée Adèle. ? Vous avez, vous aussi cédé, comme votre amie, à la mode du tout lisse ? Vous savez pourquoi nous en sommes arrivés là ?
    
    — Je suppose que pour l’avènement du cinéma pornographique… les poils étaient des intrus. Les gens aiment voir les sexes, aussi bien masculins que féminins dans toute leur crudité. Plus nu que nu. Je n’approuve pas et donc ne suis pas cette mode idiote.
    
    — Wouahh ...
    ... ! Ça sous-entend que votre… sexe est donc toujours velu ? Nous saurons donc si la couleur de vos cheveux, elle aussi est naturelle !
    
    — Vous saurez, vous saurez, si elle décide de vous montrer. Mais avant, vous devrez me passer sur le corps mon bon Gustave.
    
    — Avec plaisir ma très douce amie. Mais vous Adèle… n’en serez pas choquée ?
    
    — Ben, je pense que si elle m’accompagne ce n’est pas pour rêver d’un autre Gustave, même s’il peignait des poils aux culs de ses femmes…
    
    — Je vois, mais demander ne coute rien et au moins je suis fixé.
    
    — C’est elle qui décidera. Alors à vous de nous donner envie. Après tout, je… non, nous sommes vos obligées.
    
    — Manière élégante de me réclamer votre petite enveloppe ?
    
    — Pas du tout, juste histoire de vous rafraichir la mémoire et de vous inciter à être au meilleur de votre condition d’homme.
    
    — Vous entendez cela ma belle Adèle ? Cette jeune femme ne perd jamais le nord. Laissez-moi une seconde, je n’avais prévu qu’une seule personne pour la visite. Je reviens.
    
    Gustave avait quitté le salon et au bruit, il fouillait dans le tiroir de l’armoire située dans la chambre. La brune fit un clin d’œil à son amie. L’autre revenait déjà avec deux enveloppes à la main. Il en tendit une à chacune et celle de Lucie fut escamotée rapidement dans son sac. Quant à la rousse, elle ne savait qu’en faire. Ramasser le contenu équivaudrait à entrer dans le jeu. Un jeu pervers, complexe qui allait la mener Dieu seul savait où. Comment faire ? ...
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