1. Coralie et Élodie


    Datte: 05/06/2021, Catégories: ff, fff, portrait, Auteur: Ortrud, Source: Revebebe

    ... pas, ça existe. Mais ça ne concerne qu’un certain milieu. Ah oui, pute de luxe, tu pourrais dire poule de luxe, ou femme entretenue, je ne vais pas chipoter là-dessus.
    
    Il y a de tout, bien sûr, je préfère les femmes qui m’emmènent en week-end (quelle horreur cette expression !), à Saint-Tropez ou à Londres, mais il faut savoir écouter aussi la mère de famille stressée ou l’avocate qui en a assez de jouer et se pose un moment.
    
    Ce n’est pas difficile d’en arriver là, mais ça ne se fait pas en dégringolant l’échelle sociale, c’est la rencontre qui fait tout, il y a des portes qui ne s’ouvriront jamais, même si la candidate tambourine toute nue.
    
    Le hasard, rien de plus ; j’ai été invitée à un vernissage pas spécialement mondain, tout simplement je connaissais la sœur de l’artiste, oui, j’avais couché avec elle.
    
    J’ai noué conversation avec une femme, la cinquantaine épanouie, quelques kilos en trop mais de l’abattage, bonne culture générale. C’était peut-être un traquenard, mais je ne crois pas. Le fait est qu’elle a compris tout de suite ce que j’étais, et moi je m’étais laissé abuser par son alliance. On a flirté en paroles et nous avons quitté ensemble la soirée pour aller chez elle.
    
    Elle était très bien, un excellent « coup », joli appartement, belle lingerie, un corps très bien entretenu, c’était un véritable plaisir, l’aventure rêvée. Elle a eu la pudeur de ne pas me bassiner avec sa situation matrimoniale ; je lui en ai été reconnaissante. On a baisé, ...
    ... baisé encore, on est un peu passées par des petites déviations pas désagréables, et le petit déjeuner était excellent.
    
    Ah ! ne fais pas de morale, on n’est plus au temps de Renée Vivien et de Nathalie Barney, dans les guirlandes musquées de Liane de Pougy. On ne meurt plus de consomption, on baise, voilà tout, on a au moins gagné ce droit à l’exultation. Pardonne-moi.
    
    Rentrée chez moi, je trouve une enveloppe avec 1 000 euros, une rage, je l’appelle, et je m’emporte.
    
    — Chère enfant, vous êtes merveilleuse, vous m’avez donné un immense plaisir, et vous pourriez en donner à celles que vous choisiriez. Je ne vous ai pas payée, je vous ai remerciée. Vous méritez une vie de Hongroise, je peux vous en montrer la serrure et vous donner la clé. Je vous invite à une surprise-party entre femmes, ce n’est pas pour les sœurs du Saint-Esprit, bien sûr, je vous présenterai et vous ferez ce que vous voudrez après.
    
    Dit comme ça, pour faire bref, ça paraît invraisemblable, mais tu peux imaginer les circonlocutions, les à-peu-près et les non-dits.
    
    Elle avait eu l’intelligence de ne pas me donner de conseils vestimentaires, j’ai donc fait simple, parce que je ne pouvais pas faire mieux.
    
    Ça se passait dans une belle maison, pas un château à la mode du divin marquis ni dans une caverne ténébreuse, non, une belle maison de campagne, ancien corps de ferme, de la terre autour, un mur de clôture et deux grandes pièces en rez-de-chaussée. L’hôte était une septuagénaire plus vraie que ...
«1234...»