Latifa reprend du service - Histoires de Sexe

Latifa reprend du service

... Doctoresse.

— Ne bougez surtout pas, capitaine, dit-elle avec son accent chinois que je reconnais bien. Si vous faites un pas dans notre direction, je fais à votre copine un petit trou dans sa poitrine, ce qui va la chatouiller un peu… définitivement !

Je lui sers de bouclier humain alors que nous reculons ensemble sur le chemin qui longe le fleuve. Tandis qu’Élodie nous regarde nous éloigner, impuissante, je demande à ma ravisseuse pas ravissante du tout :

— Où allons-nous ?
— Je récupère la camionnette et on va dans mon petit nid d’amour secret, la planque que je réservais en cas d’urgence, où vous me servirez de garantie que la police ne tentera rien contre moi, et en même temps, je pourrai tranquillement poursuivre mes expériences sur les aphrodisiaques féminins à base de venins d’animaux. Vous me servirez de cobaye, et nous pourrons faire avancer la science, même si vous risquez de trouver cela un tantinet pénible. Mais je trouve cette idée très excitante, pas vous ? De toute façon, vous n’avez pas le choix.

Quand nous avons reculé de deux cents mètres environ, elle estime se trouver suffisamment loin pour ne plus avoir à se servir de moi comme bouclier. Elle me dit :

— Allez, on court, je vous tiens la main. Ne tentez pas de fuir, sinon…

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase : j’entends une détonation, puis un cri suivi de jurons dans sa langue maternelle, car une balle a transpercé son avant-bras et l’a forcée à lâcher son arme dans laquelle je ...

... donne un coup de pied pour l’expédier dans la Loire. Élodie se précipite vers nous et parcourt les deux cents mètres qui nous séparent en à peine plus des vingt secondes du record du monde, pendant lesquelles je ceinture la Doctoresse pour qu’elle reste avec nous.

— Félicitations, capitaine, dit-elle. Vous êtes une tireuse hors pair. J’ai joué ma chance, j’ai perdu. Jamais je n’aurais cru que vous oseriez tirer à cette distance.
— Merci du compliment. En général, mes adversaires me sous-estiment : c’est ce qui fait ma force. Bon, je n’aurai pas la cruauté de vous passer des menottes avec votre blessure, je vous emmène vous faire soigner.

Elle remet la blessée à un collègue secouriste, puis nous retournons sur le lieu où nous avons laissé Nolwenn.

— Merde. Naturellement, comme il n’y avait plus personne pour la surveiller, elle en a profité pour foutre le camp, peste Élodie. Avec la mallette contenant le fric, en plus. Mais ses menottes vont avoir gêné sa progression. Il va falloir que je fasse fouiller les environs.
— À mon avis, tu perds ton temps : telle que je la connais, elle a dû se jeter dans la Loire et se laisser porter par le courant, pour regagner le rivage des kilomètres plus loin. Elle est une excellente nageuse, et capable de ça même les mains liées dans le dos. Même en faisant survoler le fleuve en hélico, c’est peine perdue.
— Tu dois avoir raison. Mais alors, comme elle connaît ton adresse, elle va vouloir se venger et rien ne lui sera plus facile ...