Fantasme et fantôme - Histoires de Sexe

Fantasme et fantôme

— Va voir un kiné pour quelques séances. Ça n’a pas que des désagréments. L’accouchement n’en sera que plus facile.

Est-ce ainsi que tout a commencé ? Mon entraîneuse de basket-ball m’envoya consulter un médecin pour les fuites urinaires qui m’handicapaient, comme bien des sportives.

L’ordonnance en main, je demandai à mon copain du moment, kiné de troisième année, comment allaient se dérouler ces séances de rééducation. Devais-je acheter des tubes à essai de différentes tailles, des boules de geisha ou fréquenter les églises pour en détourner les cierges :

— Dieu est amour, je ne pense pas qu’il s’en offusque, le taquinai-je.

Je lui connaissais un reste de bondieuserie. S’il aimait le pornographe Brassens, il n’appréciait guère son irréligiosité. Il jugea préférable que je consultasse un professionnel dans un premier temps, pour prendre de bonnes habitudes. Il m’indiqua le cabinet où il était en stage actuellement. Il refusa de céder à mes exigences : je préférais que ce fût lui qui pratiquât le toucher vaginal. Combien de fois s’y était-il exercé ? Bien peu de fois selon mon goût. Nos rencontres se passaient à la verticale, excepté une à deux fois par semaine comme la moyenne des Français. Il m’emmenait au ciel une fois sur trois, quand il n’était pas en panne une fois sur deux. Je m’en contentais, et refusais les séances de rattrapage qu’il me proposait, que je m’accordais parfois en solitaire. J’avais dans l’idée que la femme devait mettre tout en œuvre pour ...

... jouir par le physique, mais aussi, surtout par l’esprit. J’avais décidé : il me baisait ; il aimait. La recherche d’un aussi beau gosse, de conversation agréable, mais surtout sachant me pétrir aussi efficacement les fessiers comme des miches, compensait son rendement orgasmique, je n’avais ni le temps ni la volonté.

Selon les échos d’internet que j’avais consulté, il pourrait vérifier l’avancée des progrès et en bénéficier. La rééducation manuelle, en cabinet, n’avait plus cours, justifia-t-il. Je lui demandai de m’enseigner les gestes pour l’entretien personnel.

Nous servions de cobayes pour les étudiants kinés lors de leurs travaux pratiques de massages pendant les mi-temps ou en fin de match. Je lui avais avoué mon étonnement de le voir si placide, lors des pétrissages auxquels je manifestais mon contentement en grognements par provocation. Je lui dis que je surveillais l’état de sa braguette, parfois presque à hauteur de mon visage. Il me répondit qu’il suffisait d’imaginer le résultat de cette manifestation en massant un mec. Si c’est le mari d’une patiente, celui-ci partirait rassuré.

— Bien des femmes rêvent de faire virer la cuti de leur coiffeur ou de leur kiné dont la réputation d’homo est très surfaite et même voulue par les masseurs et les maris, m’informa-t-il en souriant.

Est-ce les risques du métier qui voulaient qu’il restât flasque quand mes contorsions et retournements explicites étaient des appels à plus d’audace et persévérer vers des zones ...