Histoire des libertines (39) : des femmes libres sous la Révolution
Datte: 07/05/2021,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... femmes accoucher dans des hôpitaux ordinaires, elle demandait la création de maternités. Sensible à la pauvreté endémique, elle recommandait enfin la création d’ateliers nationaux pour les chômeurs et de foyers pour mendiants.
VICTIME DE LA TERREUR
Olympe de Gouges fut arrêtée le 20 juillet 1793 et déférée le 6 août 1793 devant le tribunal révolutionnaire qui l’inculpa.
Malade des suites d’une blessure infectée, reçue à la prison de l'Abbaye et réclamant des soins, elle fut envoyée à l’infirmerie de la Petite-Force. En octobre suivant, elle obtint son transfert dans la maison de santé Mahay, où le régime était plus libéral et où elle eut, semble-t-il, une liaison avec un des prisonniers.
Désirant se justifier des accusations pesant contre elle, elle réclama sa mise en jugement dans deux affiches qu’elle avait réussi à faire sortir clandestinement de prison et à faire imprimer. Ces affiches – « Olympe de Gouges au Tribunal révolutionnaire » et « Une patriote persécutée », son dernier texte – furent largement diffusées et remarquées par les inspecteurs de police en civil qui les signalent dans leurs rapports.
Traduite au Tribunal au matin du 2 novembre, soit quarante-huit heures après l’exécution de ses amis Girondins, elle fut interrogée sommairement. Privée d’avocat, elle se défendit avec adresse et intelligence. Condamnée à la peine de mort pour avoir tenté de rétablir un gouvernement autre que celui de la République « une et indivisible », elle se déclara ...
... enceinte. Les médecins consultés se montrèrent dans l’incapacité de se prononcer, mais Fouquier-Tinville décida qu’il n’y avait pas grossesse.
Elle monta sur l'échafaud avec courage et dignité, s’écriant devant la guillotine : « Enfants de la Patrie vous vengerez ma mort. »
ICONE FEMINISTE
Très avant-gardiste sur son temps, on dira d’Olympe de Gouges, qualifiée de « virago », qu’elle paya ses « entorses » aux bonnes mœurs et lois de son sexe.
Olympe ne croyant pas au mariage, qu’elle définit comme « le tombeau de la confiance et de l’amour », elle lui préférait « l’inclinaison naturelle », c’est-à-dire un contrat social entre un homme et une femme. Ces déclarations lui vaudront, chez les chroniqueurs de l’époque, une réputation de femme galante, connue à Paris pour les faveurs qu’elle rendait aux hommes.
Finalement, sa plus grande entorse fut son implication sociale et sa condamnation des injustices faites à tous les laissés-pour-compte de la société (Noirs, femmes, enfants illégitimes, démunis, malades…). Ces dénonciations prirent plusieurs formes telles que des pièces de théâtre engagées, des brochures politiques et, plus tard, des affiches placardées dans tout Paris. Cette dernière entorse eut raison de sa vie.
Trop belle, trop courageuse, trop entière pour son siècle !
3. Madame Roland : « liberté que de crimes on commet en ton nom ! »
Manon Roland (1754-1793), née Jeanne-Marie Phlipon, fut l’égérie des Girondins.
Fille d’un maître-graveur de ...