1. Histoire des libertines (39) : des femmes libres sous la Révolution


    Datte: 07/05/2021, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... plusieurs textes ainsi) ou plus simplement d’« Olympe », ajoutant une particule à son patronyme officiel « Gouze » que l’on trouve parfois écrit « Gouges »
    
    Au début des années 1770, elle vécut à Paris avec son fils à qui elle fit donner une éducation soignée. Elle changea de nom : ce ne fut plus Marie Gouze, mais Olympe de Gouges.
    
    UNE REPUTATION DE COURTISANE
    
    Elle avait rencontré un haut fonctionnaire de la marine, Jacques Biétrix de Rozières, alors directeur d’une puissante compagnie de transports militaires. Lorsqu'il lui proposa de l’épouser, elle refusa et leur liaison dura jusqu'à la Révolution. Grâce au soutien financier de son compagnon, elle put mener un train de vie bourgeois.
    
    Dans les salons qu’elle fréquentait, elle fit la rencontre de plusieurs hommes de lettres et elle s'essaya également à l'écriture. Menant une vie luxueuse et galante de manière assez ostentatoire, elle acquit une réputation de courtisane entretenue par les hommes. Certains de ses détracteurs, tels Restif de la Bretonne, prétendront qu'elle se prostitue.
    
    Olympe est extrêmement belle et n’hésite pas à utiliser ses charmes pour manipuler les hommes. C’est par exemple la raison pour laquelle le grand comédien Talma soutient ses deux pièces de théâtre sur l’abolition de l’esclavage.
    
    CONTRE L’ESCLAVAGE, POUR UNE REVOLUTION MODEREE ET POUR LES DROITS DES FEMMES
    
    Olympe de Gouges monta sa propre troupe de théâtre et se rendit célèbre grâce à sa pièce « L’esclavage des noirs, ou ...
    ... l’heureux naufrage », en 1785, qui lui valut brièvement une lettre de cachet.
    
    Dès les débuts de la Révolution, elle se prononce pour une monarchie constitutionnelle. Elle était proche des Girondins.
    
    Elle considérait que les femmes étaient capables d’assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes et, dans pratiquement tous ses écrits, elle demandait qu’elles fussent associées aux débats politiques et aux débats de société. Elle rédigea une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, calquée sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, dans laquelle elle affirmait l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu’on rendît à la femme des droits naturels que la force du préjugé lui avait retirés. Ainsi, elle écrivait : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. »
    
    Parmi les premiers, elle demanda l’instauration du divorce, la suppression du mariage religieux, et son remplacement par une sorte de contrat civil signé entre concubins et qui prendrait en compte les enfants issus de liaisons nées d’une « inclination particulière ». C’était, à l’époque, véritablement révolutionnaire, de même son engagement en faveur de la libre recherche de la paternité et la reconnaissance d’enfants nés hors mariage. Elle fut aussi une des premières à théoriser le système de protection maternelle et infantile que nous connaissons aujourd’hui et, s’indignant de voir les ...
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