Vie de château
Datte: 11/05/2018,
Catégories:
fh,
inconnu,
vacances,
amour,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
intermast,
Oral
pénétratio,
double,
Partouze / Groupe
jeu,
portrait,
Humour
historiqu,
fantastiq,
Auteur: MarcK, Source: Revebebe
... lourdes tentures cramoisies. On s’y extasiait, sans nous avoir attendu, sur la taille d’un lit à baldaquin prétentieux, fermés des mêmes rideaux violacés, dans une ambiance ténébreuse créée par le velours vert anglais des murs et un mobilier assez lourd en noyer patiné.
— Constatez comme les gens étaient petits pour tenir dans ces espaces réduits, assena la blonde, à la grande satisfaction de son auditoire, qui opinait du chef en cadence, empreint d’autosatisfaction d’être si grand, si beau, si intelligent.
Fallait-il les décevoir en leur rappelant les lois de la perspective qui donnaient une légère illusion d’optique avec ce lit plus haut que large, et plus large que long appuyé contre ce mur peu éclairé ? Fallait-il rajouter à leur angoisse existentielle en rappelant qu’alors seuls les morts s’allongeaient de tout leur long, et qu’on préférait le sommeil quasiment assis au litKing size des expositions mortuaires ? Je me dispensai de la contredire, ayant mieux à faire et gardant égoïstement mes observations.
Par le reflet d’un miroir heureusement placé, je vis Ken, dans la salle de musique, soulever son Euterpe par les hanches et la déposer, avec une irréelle légèreté, sur l’épinette. Les faux-sages chinois du XVIIIe siècle sur les quatre murs de la pièce, l’œil égrillard sous un sourcil broussailleux en accent circonflexe, commentaient deux par deux la scène.
La tête légèrement penchée sur le côté, Barbella souriait avec douceur. Ken d’un doigt de la main ...
... gauche et du revers de la droite repoussa les genoux de sa muse vers l’extérieur. Avec la délicatesse d’un joueur de flûte, il commença de déposer des baisers en Sicilienne à l’intérieur de ses cuisses, remontant crescendo. Barbella, rejetant alors son visage en arrière, ses doigts accrochés dans les cheveux de son virtuose ami, évoquait une joueuse de viole de gambe. Il n’y eut point d’orgue dans leur symphonie, mais une série de soupirs retenus, de pauses et d’accélérations heureusement rythmées.
La belle harmonie réalisée par leurs deux corps avait bien sûr quelque chose de monstrueux, puisque de ses jambes contractées et balançant mollement sur ses épaules, émergeait le torse sans tête, à moitié dénudé, de l’Apollon à son tour agenouillé pour ses dévotions. Une messe basse, sotto voce, se dessinait, sur les lèvres de la cantatrice muette, le cri à venir, douloureux et extatique d’une passion dévorante. Le cadre Régence de la pièce, entre dorure, entrelacs de fougères exotiques, et chinoiseries de pacotille, donnait à cet opéra silencieux un petit air de décadence éclairée par la philosophie du boudoir dont le neveu de Rameau n’aurait pas méprisé le charme.
La jupe courte relevée très haut sur la taille, révélant une rotondité qui lustrait, sous l’effet des spasmes, le bois bleu du petit clavecin, la liberté parcourait comme un frisson ce corps devenu unique jamais rassasié. Rien d’orchestré dans leur sarabande, mais l’improvisation mélodieuse de leur tango aérien ...