1. Vie de château


    Datte: 11/05/2018, Catégories: fh, inconnu, vacances, amour, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme intermast, Oral pénétratio, double, Partouze / Groupe jeu, portrait, Humour historiqu, fantastiq, Auteur: MarcK, Source: Revebebe

    ... mètres de profondeur.
    
    Malgré ma torpeur, je sentis encore la satisfaction des visiteurs : ils en avaient pour leur argent dans le sordide, le lyrisme et même la précision mathématique. Je n’entendis cependant pas la question posée par un esprit plus curieux ou audacieux que les autres.
    
    — Non, on ne peut pas le dire, répondit avec gourmandise celle qui avait enfin réussi à captiver pleinement son public, ces jeunes trentenaires vivaient en reclus, avec ce jardinier ; ils ne recevaient jamais de visite ; on ne s’inquiéta donc de leur disparition que trois ou quatre semaines après les faits, en sorte que vu l’état de décomposition des corps emmêlés dans l’eau du puits, l’autopsie ne put révéler si la femme avait subi des violences… « sexuelles » ajouta-t-elle, baissant le ton comme si le spectre de la sexualité avait été plus odieux à de jeunes oreilles que le récit médico-légal et son train de mouche à cadavre, membres fracturés, crânes brisés et chairs décomposées.
    
    Tout ce bruit indécent finit cependant par s’enfuir progressivement et, rasséréné par ce silence bienfaisant, tandis que le vent se levait véritablement, je repris tous mes esprits.
    
    J’étais assis au pied du puits et, en prenant conscience, j’eus un léger sursaut. Affaibli par toutes ces émotions, je ne suis même pas sûr que ma voisine le perçût. Julie était cependant à mes côtés, à nouveau sa jupe en corolle, ses jambes repliées frôlant mon côté droit, elle serrait ma main qu’elle n’avait pas lâché – ...
    ... j’en étais persuadé maintenant – depuis la serre. Ses yeux un peu en amande avaient toutefois perdu leur inquiétude, et dans son sourire, je compris à l’avance qu’elle me rassurait :
    
    — Tout va bien, dit-elle, pour la première fois s’adressant à moi seul et d’une voix encore plus douce que pour les enfants.
    
    Constatant que j’allais mieux, elle se releva avec grâce et souplesse et me tendit le bras pour m’aider à me redresser. Préférant m’appuyer sur le puits maudit, ma main sentit sur la margelle, le creux d’inscriptions maladroitement gravées. L’inspectant de plus près, je crus lire un « K » et un « B » amoureusement enlacés. Je tremblais encore un peu. Mais, soit qu’elle ne le remarquât pas, soit qu’elle comprît la raison de mon trouble, Julie qui mâchonnait un brin d’herbe folle arraché sous le puits, me demanda à mi-voix :
    
    — Vous les avez vus, n’est-ce pas ?
    
    Le vertige me reprit. Avait-elle, elle aussi, rencontré ces fantômes ?
    
    — Non, lâcha-t-elle, riant presque – son rire était aussi rafraîchissant que la pluie d’orage frappant le gravier – je n’ai pas eu cette chance.
    
    Son regard pétillait en me confiant :
    
    — De temps à autre, un visiteur les croise, une fois dans la chambre, une fois dans la cuisine, le plus souvent sur la margelle.
    
    Ses joues rosirent légèrement tandis qu’elle caressait la pierre blanchie par le soleil, où s’écrasaient en densité croissante les gouttes de l’orage.
    
    — Moi, j’écoute leurs récits, ils sont parfois effarés, souvent ...