1. Vie de château


    Datte: 11/05/2018, Catégories: fh, inconnu, vacances, amour, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme intermast, Oral pénétratio, double, Partouze / Groupe jeu, portrait, Humour historiqu, fantastiq, Auteur: MarcK, Source: Revebebe

    ... sus que l’homme, ébranlé par la force du couple, était tombé en arrière dans la béance noire. Je voulus crier mais toujours entre deux mondes, je ne pus le faire. Je me retournai vers Julie, elle ne voyait toujours pas la scène, aussi saugrenue ou dramatique qu’elle fût.
    
    Je pris à mon tour sa main, désignant du menton le puits, pour découvrir que, même dans la tragédie, le destin de ce couple prenait un tour effroyablement hallucinant. Cette fois-ci, seul Ken se trouvait allongé sur la margelle, continuant de glisser, le corps écorché par le ciment du rebord, tirant désespérément sur ce que je supposais être le bras de Barbella, à son tour précipitée – par la douleur ? L’élan ? La folie ?
    
    Plantes, vitres, les yeux écarquillés de Julie, tuyaux et dards du soleil à travers la serre, tout tournait, emportée par le souffle d’air plus violent de seconde en seconde, un éclair au loin ajoutant à la confusion. Il fallait sortir, courir, sauver ceux qui pouvaient l’être encore. Pourtant, j’entendis d’une voix toujours aussi aplatie par la chaleur et la monotonie de son élocution, notre guide annoncer comme une délivrance :
    
    — Et maintenant, allons dans la cour, pour voir le fameux puits du drame.
    
    L’excitation du groupe était palpable, leur intérêt ressuscité accru par la perspective de fuir cet enfer vert reconstitué. Je n’osais même plus regarder vers la cour, car si personne ne voyait rien, c’était bien la preuve que le drame était clos, qu’il n’y avait plus rien à ...
    ... faire peut-être que de préserver les âmes sensibles, les enfants surtout. Mais, j’eus beau faire un effort surhumain pour gagner la porte avant les autres, mes pieds traînant des blocs de ciment. En y parvenant, saisi par l’air rafraîchi, la valse des éléments reprit, tour, murs irradiés, puits, serre vitrée, graviers crissant, tout bascula. Ils avaient tous disparu.
    
    J’eus sans doute quelques instants d’absence, je ne saurais dire combien, bien que je gardais comme un fil d’Ariane dans ces brumes de l’angoisse, la perception du discours de la guide qui poursuivait imperturbable.
    
    — C’est donc ici que furent retrouvés, au fond de ce puits, les trois corps dénudés, du couple des propriétaires américains, en compagnie de leur jardinier.
    
    Je perçus même l’effroi satisfait de l’auditoire. Beaucoup n’étaient vraisemblablement venus au château que pour voir de près les lieux de ce terrible épisode et en entendre à nouveau tous les détails scabreux.
    
    La guide, qui semblait oublier la présence des enfants, continuait, exultant à un rare niveau d’excellence inspirée chez elle, sachant qu’à ce point d’orgue de sa visite, elle récolterait tous les suffrages :
    
    — L’enquête n’a jamais pu préciser les circonstances du triple meurtre ou de l’accident. Crime sadique ou passionnel, on a pu établir que le couple, certes excentrique, avait été déshabillé ailleurs, avant que le jardinier surpris ici ne subisse le même traitement et que tous trois fussent précipités dans ce gouffre, à 12,5 ...