1. Bidasse en croisière


    Datte: 27/04/2021, Catégories: fh, hh, hplusag, prost, forêt, hsoumis, cérébral, revede, init, journal, Humour Auteur: Alexina, Source: Revebebe

    ... pas… Je ferme les yeux pour imaginer son regard posé sur moi, comme un remords… et ses mains sur mon visage, le caressant doucement… et son regard encore… peut-être de mépris, sûrement, même ! «Pense plus loin, me morigéné-je,descends, ses seins et tout le reste… ». Rien à faire, ma mauvaise conscience ne veut pas imaginer son corps. «Ne prémédite pas, agis, alors ! ». Pas mieux !
    
    Le temps a passé. Dehors, il fait froid. En moi, c’est l’incendie des sens, une fièvre insensée… je me sens ivre de désir et de… trac ! Tout à trac, je me suis forcé à me lever, sans penser, comme si j’ordonnais à mes réflexes d’agir à la place de mon cerveau… foutue bête humaine ! Et si la péripatéticienne convoitée était déjà « en main »… ?
    
    Non, elle est toujours là, grande, élancée, magique, une danseuse en fourrure sur un ciel de trottoir glauque… Elle m’a vu venir vers elle. Elle ne bouge pas, ses tranquilles yeux clairs ne cillent pas. Son souffle exhale dans la nuit froide de légers nuages blancs… de merveilleux nuages que j’aimerais bien suivre là-haut pour les boire tout mon soûl ! Il fait froid… et je pense à toute la chaleur qu’enferme son ventre…
    
    Il n’y a pas d’invite dans son attitude, pas de ces « Tu montes, chéri ? ». Elle attend, patiente, immobile comme une statue. Peut-être sait-elle que je suis déjà pris dans ses rets de femme fatale, de Diane chasseresse aux aguets ! J’aime cette retenue, mais elle ne facilite pas ma tâche tant je suis intimidé. Quand je suis enfin tout ...
    ... près d’elle, environné de ses petits nuages blancs que j’oublie de boire, je coule dans le lac de ses yeux, je m’immerge dans leur eau limpide, je me noie dans leur paix… inexplicablement, ils me font penser soudain, au silence des églises.
    
    J’ai dû bafouiller lamentablement je ne sais quoi… Je prends conscience, tout à coup, qu’il y a du monde autour de nous… et si par inadvertance, quelqu’un de ma connaissance surgissait là, sur le trottoir dans cet écoulement ininterrompu de promeneurs, et me surprenait en flagrant délire de luxure tarifée ? Tant pis !
    
    N’ayant pas compris mon bredouillis d’idiot, elle se penche vers moi et me souffle :
    
    — Pardon ? Alors, de nouveau, j’essaie de savoir combien il m’en coûtera pour avoir le privilège de découvrir ses charmes.
    — 200 francs, me répond-elle comme un comptable à la voix de miel. (Occurrence très improbable !)
    — Deux xscietn frrranch, bredouillé-je derechef, tétanisé… Et… je pourrais… je pourrais… (J’ai le cerveau en compote !)
    — Vous pourriez ? demande-t-elle doucement (elle tente obligeamment de me sortir de ma marmelade linguistique).
    — Je pourrais… (je prends une grande inspiration et je lâche presque malgré moi)… vous sucer ?
    
    Certes, « vous lécher » eût été mieux approprié, voire « vous cunilinguer », mais là, c’était nettement au-delà des maigres possibilités de mon bagage lexical du moment en rupture de contrat avec le reste de ma personne. A-t-elle souri ? Je n’ai rien vu sur ses lèvres rouges qui ressemblât ...
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